DUPUY (Charles-Joseph-Hyacinte)



DUPUY (Charles-Joseph-Hyacinte)), maître de pension, écrivain et homme politique, né à Carpentras (Vaucluse), le 24 fructidor an IX (10 septembre 1801), de Joseph Dupuy, instituteur, et de Mathilde Garcin, fit de bonnes études au collège de sa ville natale, où il eut pour professeur F.-V. Raspail, et, fut ensuite, professeur luimême, à Apt, puis étant allé habiter Nyons, y ouvrit dès 1825 un petit établissement d'enseignement secondaire, qui eut du succès, ce qui ne l'empêcha pas de consacrer ses loisirs à la poésie patoise et à l'étude des langues vulgaires. Ainsi publia-t-il dans différents journaux du Midi, Lou Tambourinaïrè entre autres, des morceaux qui furent remarqués, par exemple : Lou Parpayoun, qui, après avoir été cité avec éloges par Pierquin de Gembloux, dans son Hist. litt. hist. et bibliogr. des patois, fut reproduit dans la Revue du Dauphiné, et Cocote et La Besti doou bon Dièou, que Ch. Nodier estimait être des chefs-d'œuvre. De plus, il tenta de publier, en collaboration avec Camille Reybaud, une Revue néo-latine, dont il {280}ne parut que le prospectus (Valence, Marc Aurel, 1837, in-8º de 4 pp.), et rédigea le feuilleton de quelques publications périodiques de la région. Mais ce dont il s'occupa surtout, c'est de politique. Partageant les opinions de son ancien professeur Fr.-V. Raspail, il donna d'abord des articles au Progrès du Midi et au Censeur, de Lyon, organes de l'opposition républicaine ; puis fonda en 1844, L'Ami des instituteurs et des élèves, qui eut du succès ; après quoi il collabora au Journal du Peuple, de Paris. C'était en 1848. L'an suivant, Ch.-J.-H. Dupuy posait sa candidature à la représentation du peuple, mais il échoua, et c'est alors que, plus ardent que jamais, il fonda et dirigea Le Semeur républicain des Bouches-du Rhône, puis le Suffrage universel, de Montpellier. Seulement, le coup d'Etat du 2 décembre 1851 le mit dans la nécessité de s'expatrier, pour échapper à des poursuites, et ce n'est qu'au bout de six ans qu'il revint à Nyons, où il ne s'occupa pendant assez longtemps que de la direction de son établissement d'instruction. Retourné à la politique vers la fin du second Empire, il devint président de la commission sous-préfectorale de l'arrondissement de Nyons, au 4 septembre 1870, mais refusa d'être sous-préfet, et fonda alors la Feuille de Jean-Pierre André, journal hebdomadaire qui eut un très grand succès dans le midi de la France. Elu député de la Drôme, le 2 juillet 1871, il siégea à l'Assemblée nationale sur les bancs de l'Union républicaine, mais ne prit aucune part aux discussions publiques, et donna sa démission le 16 mai 1874, pour retourner à Nyons, où il ne s'occupa plus que de la direction et de la rédaction de son journal jusqu'à sa mort, arrivée dans cette ville, le 30 janvier 1876.
En souvenir de Ch.-J.-H. Dupuy, la ville de Nyons a donné le nom de Jean-Pierre André à une de ses rues.
ICONOGRAPHIE. - I. Portr. grav. sur bois, in-fol. Buste de 3/4 à D. E. Boconet del., 1873. Daudenarde, Chapon et Sotain sc. Imp. A. Bourdillat. Tiré du Monde illustré. II. - Autre, sur la couverture de l'Almanach de Jean-Pierre André.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Grammaire latine élémentaire comparée avec la Grammaire française. Nyons, Gros, 1841, in-12.
II. Grammaire latine raisonnée. Lyon, Guyot, 1841, in-8º.
III. Discours adressé aux élèves de l'Institution Dupuy, à Nyons (Drôme), le 25 août 1863. In-8º de 8 pp.
IV. La Feuille de Jean-Pierre André, paraissant le dimanche. Le 1er numéro de cette feuille est du 21 janvier 1871 ; elle se publiait encore au mois de septembre 1879.
Indépendamment de cela, de nombreuses pièces de vers patois et de non moins nombreux articles politiques signés ou non signés, publiés par lui dans différents journaux, Ch.-J.-H. Dupuy se proposait, dès 1841, de donner sous le titre de Méi bouffigue de saboun, une description tout à la fois historique et politique des fêtes du Comtat-Venaissin ; mais cette publication est restée à l'état de projet.
#Et. civ. de Nyons. - Barjavel, Dict. de Vaucl., i, 448. - Revue Dauph., i, 280 ; ii, 65. - Biogr. nat. - Fr. litt. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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