DU PUY-SAINT-MARTIN (Louis d'Eurre d'Oncieu,)



DU PUY-SAINT-MARTIN (Louis d'Eurre d'Oncieu, seigneur), fils du précédent, qui, sans que l'on en puisse donner la raison, ajouta à son nom patronymique celui d'une famille sénatoriale de Savoie, épousa le 27 juin 1548, Antoinette de la Baume, fille de Guillaume et sœur de ce comte de Suze qui fut un des grands capitaines catholiques de son temps. Il prit naturellement parti pour les catholiques pendant les guerres de religion, mais en Provence et, par cela même, sous les ordres du comte de Sommerive, dont il portait la " cornette blanche ", c'est-à-dire l'étendard, au premier siège de Sisteron (juin 1562). Ceci, on le sait par son contemporain Pérussis, qui le dit " gentilhomme d'honneur dont la vaillantise et grande courtoisie est de tous tant cogneue. " Trois mois après (17 septembre), notre Dauphinois justifiait cette appréciation par sa belle conduite au combat de Saint-Gilles, où les troupes de Sommerive, jointes à celles du comte de Suze, ne furent pas moins complètement battues par le capitaine Grille ; et, six ans plus tard (juin 1568), Sisteron, dont le comte de Carcès avait fait un boulevard des protestants provençaux, ayant été pris après un long siège, du Puy-Saint-Martin, qui avait aidé à cela, fut nommé gouverneur de cette place, avec charge d'en faire relever aussitôt les fortifications. Peut-être même est-ce en récompense des services qu'il rendit ainsi qu'il fut fait chevalier de l'Ordre. En tout cas, il le devint et, de plus, fut un moment, lui aussi, lieutenant de roi en Provence, pendant une absence du Grand Prieur, à qui appartenait alors le gouvernement de cette province, ce dont le complaisant Pithon-Curt s'est prévalu pour le qualifier " lieutenant-général des armées du Roi et au gouvernement de Provence, avec lettres de commandement " ; il y a, au contraire, de grands motifs de croire que, pour une raison ou pour une autre, le seigneur du Puy-Saint-Martin se confina d'assez bonne heure dans la vie de famille, laissant à ses fils, qui obtinrent en 1585, de Maugiron, l'autorisation de tenir garnison chez eux, pour la défense du pays, et dont l'aîné périt à la reprise de Montélimar, par les huguenots (août 1587), l'honneur de combattre pour leur religion et leur roi. Car, il n'est plus question de lui jusqu'au mois de septembre 1589, date à laquelle Lesdiguières et d'Ornano lui enlevèrent le commandement du château de Crest, qu'il avait depuis peu, parce que son fils, Marsanne, qui était un enragé ligueur, avait manqué à certains engagements. A ce momentlà, du reste, Louis d'Eurre, dont les possessions dauphinoises comprenaient alors, grâce à différents héritages, les seigneuries de Marsanne, de Bonlieu et de Portes, et qui, devenu veuf, s'était remarié sur le tard (novembre 1576), avec Geneviève de Lhère de Glandage, ayant eu de ce second mariage plusieurs enfants, notamment deux fils qui marquèrent sous les noms d'Aiguebonne et de Chaudebonne (V. ces noms), était revenu depuis assez longtemps au berceau de sa famille, le manoir d'Allex. Et c'est là qu'il mourut peu avant le 1er janvier 1595, qui est la date de l'inventaire de ses biens, ayant fait trois ans auparavant (6 mars 1592), un testament qui permet de le comprendre parmi les bienfaiteurs de {293}l'humanité ; car, il y est dit qu'après avoir fait élection de sépulture en l'église des Cordeliers de Valence et disposé de ses biens en faveur de son fils aîné, " le seigneur testateur a donné et fondé une pension annuelle de cent escus sol, payable tous les ans, le Vendredi-Saint, sçaVoir : une année à cinq pauvres garçons, pour leur faire apprendre un estat et mestier, et l'autre année à cinq pauvres filles, pour les marier. "
#Biogr. Dauph., ii. - Pithon-Curt., iv. - Pérussis, dans les Arch. cur. de l'Hist. de Fr., iv, 456. - Hist. Languedoc, viii, 387. - La Plane, Hist. de Sisteron, ii, 91. - Corresp. Lesdiguières, iii, 36, 52 et 188. - Archiv. Drôme, B, 808 et E, 1252. - Notes de M. le marquis de Boisgelin. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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