ETOILE (Bertrand d')



ETOILE (Bertrand d')), évêque de Die, de 1223 à 1234 ou 1235, appartenait à une famille noble du bourg de ce nom, dans le Valentinois, qui s'éteignit dans la seconde moitié du xiiie siècle. Vraisemblablement frère d'un chevalier Guillaume d'Etoile, qui céda, en 1242, la plupart des biens que sa femme, Pétronille, et ses enfants, Ponce, Jarenton, Fiase et Marone, avaient dans le lieu de Lésignan, près Etoile, au fils du comte de Valentinois, le futur Aymar III, il était non moins vraisemblablement le fils d'un autre Guillaume d'Etoile, qui figure comme témoin dans l'acte par lequel l'empereur Frédéric Ier concéda à Guillaume de Poitiers le droit d'établir un péage par terre, entre Valence et Montélimar, sous condition de le tenir en fief du Dauphin (30 juillet 1178), et conséquemment, le beau-frère de Guillaume Artaud, seigneur d'Aix, dont la femme était une fille de Guillaume d'Etoile. Or, comme le seigneur d'Aix était tout à la fois le plus voisin et le plus puissant des feudataires de l'église épiscopale de Die, il est permis de croire que la parenté de {302}Bertrand d'Etoile avec ce seigneur fut pour quelque chose dans son élection comme évêque, alors surtout que le prélat auquel il succédait, Humbert III, avait péri victime d'une sédition populaire.
En tout cas, Bertrand d'Etoile était, depuis au moins douze ans, chanoine de Saint-Pierre du Bourg-lès-Valence, lorsqu'il fut élu évêque de Die, vers le milieu de l'année 1223 ; et, prélat de mœurs pacifiques, il s'attacha tellement à prévenir toute espèce de conflits, tant avec ses vassaux et ses voisins qu'avec son clergé, que la plupart des actes, relativement nombreux, que nous avons de lui, sont des transactions et des accords, dont le plus important est, sans contredit, celui qu'il fit le 13 mai 1234 ou 1235, c'est-à-dire peu de temps avant sa mort, avec ses chanoines. Car, il leur accorda une si complète indépendance, que le chapitre de Die forma, dès lors, au sein du diocèse, une sorte de corporation ayant avec toute juridiction spirituelle et corporelle sur tous ses membres, officiers et serviteurs, le droit de se recruter par elle-même et d'élire en toute liberté ses dignitaires.
Bien que saint Etienne, évêque de Die, n'ait jamais été régulièrement canonisé, on sait que de grandes démarches furent faites, pour obtenir sa canonisation ; or, elles furent en grande partie l'œuvre de Bertrand d'Etoile ; car c'est lui qui, après en avoir recueilli les éléments, rédigea le mémoire, long et circonstancié, que les évêques de la province de Vienne adressèrent au pape Grégoire IX, le 3 des nones de mai 1231, pour lui demander cette canonisation ; et, ce qu'il importe de rappeler encore, c'est que la transcription de titres appelée le Cartulaire de Die et publiée en 1868, par M.C.-U.-J. Chevalier, dans un volume de Documents inédits relatifs au Dauphiné, fut faite ensuite de l'ordre qu'en donna l'évêque Bertrand d'Etoile, au mois de mars 1230.
Ajoutons que l'original de ce cartulaire, qui est à la Bibliothèque nationale sous la cote Minimes 61, forme un volume in-4º de 48 feuillets en parchemin, plus six feuillets de garde en papier, relié en veau plein, avec filets d'or, et portant au dos : Titvli Dienses. Quant au nombre de chartes qu'il contient, il est en réalité de 35, bien que l'index préliminaire n'en indique que 33.
#Arch. Isère, B, 3157. - J. Chevalier, Histoire de Die, i, 308-316. - Cart. de Die. - Cart. du Bourg-lés-Valencé, 33, 43, 46, 48. - Gall. christ., xvi, 202-212.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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