FARRE (Jean-Joseph-Frédéric-Albert)



FARRE (Jean-Joseph-Frédéric-Albert)), officier général et ministre, né à Valence, le 5 mai 1816, de Jean-Jacques, garde général des forêts, et de Reine-Françoise Albert, entra à l'Ecole polytechnique en 1835, puis deux ans après, à l'Ecole d'application de Metz, et devint lieutenant au 2e régiment du génie en 1839. Capitaine en 1843, il alla, dix ans plus tard, en Algérie, où on le voit d'abord étudier à fond les fortifications d'Oran, puis terminer celles d'Alger et prendre ensuite part aux expéditions du Haut-Sebaou et de la grande Kabylie. Chef de bataillon en 1858, il commanda, en 1859, le génie du corps d'occupation de Rome, et lieutenant-colonel en 1863, il fut successivement chef du génie au Havre, directeur à Toulon et, derechef, commandant de l'arme à Rome. Colonel (1868), il était directeur à Lille, après l'avoir été à Arras, quand, la malheureuse guerre de 1870-71 ayant été déclarée, il fut fait général de brigade à titre provisoire, le 22 octobre, à titre définitif, le 31 du même mois ; et devenu alors chef d'état-major du commandant supérieur de la région du Nord, général Bourbaki, il exerça lui-même le commandement en chef, après le départ de ce dernier pour l'armée de la Loire, jusqu'à l'arrivée de Faidherbe (3 décembre). Qui plus est, le général de Manteuffel, qui disposait de forces supérieures en nombre, ayant voulu s'emparer d'Amiens pendant que Farre faisait cet intérim, celui-ci lui résista vigoureusement à Villers-Bretonneux, le 27 novembre 1870.
Redevenu chef d'état-major de l'armée du Nord, avec le grade de général de division à titre auxiliaire, sous Faidherbe, Farre aida puissamment ce général à organiser cette armée, et prit ensuite une belle part aux batailles de Pont-Noyelles (23 déc. 1870), de Bapaume (3 janv. 1871) et de Saint-Quentin (19 janv.). Enfin, il venait d'être mis à la tête de l'état-major du commandement supérieur des troupes rassemblées dans le Cotentin, quand la paix fut signée ; et, mis alors en disponibilité, avec le grade de général de brigade, il ne fut rappelé à l'activité qu'en 1872, date à laquelle on le chargea de la direction supérieure du génie en Algérie, poste qu'il occupa si bien, pendant trois ans, que les étoiles de général de division lui furent rendues, le 30 septembre 1875.
A ce moment-là, du reste, le général Farre faisait, depuis quelque temps, partie du Comité des fortifications et, devenu inspecteur général du 3e arrondissement du génie en 1876, puis président du Comité de l'arme, il était gouverneur de Lyon depuis le 20 février 1879, quand le portefeuille de ministre de la guerre lui fut attribué, dans le cabinet de Freycinet, le 27 décembre de la même année. Et ce portefeuille il le conserva dans le cabinet J. Ferry, c'est-à-dire pendant assez de temps pour introduire quelques améliorations dans notre armée. Ainsi apporta-t-il quelques utiles modifications dans l'armement des troupes et remania-t-il les plans de mobilisation de façon à rendre celle-ci plus rapide ; comme aussi donna-t-il à l'état-major une nouvelle organisation et quelque consistance à l'armée territoriale. Par contre, on lui a reproché la guerre de Tunisie et la suppression des tambours. Appelé au Sénat en qualité de membre inamovible, le 25 mars 1880, et maintenu ensuite dans la 1re section du cadre de l'état-major général, comme ayant commandé en chef devant l'ennemi, le général Farre est décédé à Paris, le 24 mars 1887, ayant 52 ans de services et 17 campagnes, et étant grand'croix de la Légion d'honneur depuis le 10 juillet précédent.
La ville de Valence a donné le nom de ce général à l'ancienne rue du Gallet.
#Et. civ. - Arch. Guerre. - Général Faidherbe, {311}Camp. armée du Nord. - Id. Réponse au général Von Gœben. - Grand état-major allem., Guerre francoallem., trad. Costa de Serda. - Larousse. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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