FAURE-BIGUET (Jean-Pierre-Joseph-Marie)



FAURE-BIGUET (Jean-Pierre-Joseph-Marie)), naturaliste, né à Crest, le 1er octobre 1750, de Jean-Pierre Faure, lieutenant particulier et commissaire examinateur en la sénéchaussée de cette ville, et d'Hélène Biguet, fit ses études classiques au collège du Bourg-Saint-Andéol ; puis, étant allé à Lyon pour y apprendre l'industrie de la soie, finit par entrer, en qualité d'associé, dans une maison faisant le commerce de draperies, dont la raison sociale fut alors : Faure frères, Tranchand, Charrel et Cie. C'était en 1787. Cinq ans plus tard, il prenait, ainsi que son frère André, une part des plus actives à la défense de Lyon contre l'armée de la Convention et, tandis que ce dernier, qui était officier d'ordonnance de M. de Grandval, commandant en second de l'armée lyonnaise, fut du petit nombre de ceux qui gagnèrent la Suisse, en faisant une trouée du côté de Vaise, pendant que les assiégeants pénétraient dans la ville par la Mulatière, lui, blessé d'un éclat de bombe, dut ensuite se tenir caché jusqu'après le 9 thermidor.
Rentré alors dans sa maison de commerce, il l'abandonna tout à fait en 1797, pour retourner dans sa ville natale, où il devint, en 1800, receveur principal des droits réunis et entreposeur des tabacs, tout en s'occupant de sculpture, de dessin et surtout d'entomologie, de conchyliologie et d'autres sciences naturelles, pour lesquelles il eut toujours un goût très prononcé. Car il est bon de dire que, marchand de draps à Lyon, il était en relations scientifiques avec les naturalistes Faujas de Saint-Fond et Giorna, de Turin, dès 1789, et comptait parmi ses correspondants ordinaires, lorsqu'il se retira du commerce, le chimiste Brongniart et les professeurs Zschaclar, de Leipzig, et Jurine, de Genève. Ajoutons que c'est par l'entremise de ce dernier, avec qui il échangea des lettres pendant près d'un quart de siècle, qu'il correspondait avec la Société des naturalistes genevois, qui voulut, un jour, l'admettre dans son sein par acclamation.
Retiré à Crest et dans sa maison de campagne de Vaunaveys, petite commune voisine, dont il était maire en 1802, et où il mourut, le 1er août 1820, J.-P.-J.-M. Faure-Biguet s'occupa naturellement plus que jamais d'histoire naturelle, ayant alors ajouté à la liste de ses correspondants pour cette science, le conchyliologiste Bosc, le professeur Draparnaud, de Montpellier, qui l'allait voir tous les ans et qui le cite souvent dans son Tableau des mollusques terrestres et fluviatiles de la France ; le professeur Stouder, de Berne, Sionnest, de Lyon, et le Dr Long, de Die, qui furent ses intimes, et beaucoup d'autres encore, au premier rang desquels il faut mettre le Dr Gilibert, maire de Lyon en 1793 et l'une des célébrités de cette ville, qui, présentant à la Société de médecine dudit Lyon, le 15 novembre 1813, un mémoire de J.-P.-J.-M. Faure-Biguet " sur l'emploi des éléments par les corps orga{319}nisés ", appela son auteur " un des naturalistes les plus instruits et les plus laborieux. "
Est-il nécessaire d'ajouter que J.-P.-J.-M. Faure-Biguet fut un des premiers membres de la Société libre d'agriculture, commerce et arts de la Drôme, et de la Société d'agriculture et des sciences naturelles de Lyon. Quant à ses collections, elles furent malheureusement dispersées après sa mort, ce qui est d'autant plus regrettable qu'elles étaient des plus riches.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Mémoire sur quelques insectes nuisibles à la vigne (couronné par la Soc. d'agr. de Lyon). Lyon, Bruyset, an X ; petit in-4º de 8 pp., réimprimé en 1810.
II. Mémoire sur la modification de la greffe à œil dormant et Illustration sur les plantes grasses, travaux que nous ne connaissons que par la mention qu'en fait la Stat. de la Drôme.
III. Considérations sur les bélemnites, suivies d'un Essai de bélemnitologie synoptique. Lyon, Kindelem, 1819, in-8º de 63 pp., avec une planche de fig. ; ouvrage cité dans le Traité de paléontologie de Karl A. Zitter, de Munich, pp. 491 et 499.
Enfin, J.-P.-J.-M. Faure-Biguet a laissé en manuscrit : 1º Mémoire sur la difficulté de juger si les coquilles fossiles ont des analogies vivantes ; 2º Projets de figures à faire graver pour la petite conchyliographie ; 3º Monographie de l'Escarbot (Histéo), avec cette singulière dédicace : " A feu J.-Ennemond Gilibert, docteur en médecine, professeur d'histoire naturelle, membre de diverses sociétés savantes, non en témoignage de ma reconnaissance, quoique je lui en dusse beaucoup, parce qu'il m'en devait assurément beaucoup plus, mais comme un témoignage respectueux de mon admiration pour ses rares vertus civiques et rustiques. Requiescat in pace. Amen " ; 4º Déscription de quelques coquilles indigènes et principalement de celles qui se trouvent aux environs de Lyon, y joint par occasion celle d'un petit nombre d'exotiques ; 5º Dissertation philosophico-géologique sur les géodes du Dauphiné ; 6º Monographie de Calchis ; 7º Quantité de notes sur toutes sortes de sujets d'histoire naturelle.
#Delacroix, Stat. de la Drôme, 474. - Etat civil. - Notes diverses.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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