FOREST (Reynier)
FOREST (Reynier{337}), dit Cope, Coppe ou Coupe, - personnage qui peut être considéré comme l'auteur d'une famille romanaise éteinte aux xvie et xviie siècles avec des hommes de guerre de renom, mais dont les membres, longtemps associés ensemble, furent tour à tour marchands, banquiers, receveurs d'impôts, entrepreneurs de travaux publics et maîtres des monnaies, - était receveur des deniers de la ville de Romans en 1352 et encore trente ans après. En 1362, on le trouve avec cela maître des monnaies delphinales, c'est-à-dire pourvu d'une charge fort lucrative ; il fit en outre, en l'absence du trésorier Philippe Gilliers, les fonctions de payeur de la petite armée que le gouverneur Raoul de Louppy mena, au mois d'août de cette année-là, contre le prince d'Orange. L'an suivant, Reynier Cope ou Coupe, comme on l'appelait, acheta du comte de Valentinois les péages de Pisançon et de Charmagnieu sur l'Isère, témoignage irrécusable de sa grosse fortune, et celle-ci dut s'accroître d'autant plus sensiblement, en 1364, qu'il fut alors chargé de lever dans la province un subside de 6 gros par feu, " pour la deffense du païs delphinal. " En un mot, ce bourgeois romanais fut un homme rompu aux affaires et ses concitoyens utilisèrent plus d'une fois son expérience ; car, il figure notamment parmi les négociateurs du traité que les habitants de Romans firent, le 10 juillet 1366, avec le gouverneur du Dauphiné, pour être maintenus dans leur exemption des droits de péage ; et, premier consul en 1367 et 1374, il fut surtout chargé de vérifier les comptes de ceux qui le remplacèrent dans le maniement des deniers communaux.
Ce Reynier Forest, dont la maison, située rue de la Pêcherie, - in Piscaria, - servait en 1368 pour les assemblées consulaires, était frère de Simonet Forest, marchand de draps, qui signa, en 1355, le règlement pour la fabrication de la draperie ; fut consul en 1369, et devint, l'an d'après, maître de la monnaie de Romans. Jean Forest, son fils ou son neveu, qui fut, à son tour, et pendant longtemps, maître ou directeur de cet atelier monétaire, s'engagea, le 11 août 1401, à reconstruire la quatrième arche du pont de Romans sur l'Isère, moyennant 2,150 florins d'or, et Pierre et Antoine Forest, fils de ce dernier, eurent, en 1422, des difficultés avec le chapitre de Saint-Barnard, seigneur temporel de Romans, parce que, ayant pris à ferme, cette année-là, le monnayage de cette ville, ils voulurent alors mettre les armoiries du Dauphin sur leur porte. Trois ans après, des plaintes ayant été faites contre eux, on les remplaça comme maîtres de la monnaie de Romans, et ils furent même poursuivis pour avoir retenu 800 marcs d'argent ; mais telle était leur puissance, que le Dauphin, instruit de ces poursuites, s'empressa de les arrêter. Anoblis le 25 mars 1446, ils étaient alors seigneurs de la Jonchère et en partie de Beauregard et, de plus, avaient des biens considérables à Baix, Sauzet et Comps. Aussi léguèrent-ils, en 1450, une somme de 80 florins pour la construction d'une chapelle dans l'église des Cordeliers, qu'on appela la chapelle des Coppe.
#Dr Chevalier, Arm. de Romans, 91. - Lacroix, L'Arrond, de Mont., iii, 35. - Morin-Pons, Num. du Dauph., 247, 253, 259, 289, 294.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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