FOREST (Michel)



FOREST (Michel)), annaliste, né à Valence, le 4 novembre 1721, et décédé en cette ville, le 5 février 1788, était le deuxième fils d'autre Michel Forest, marchand de ladite ville, qui fut consul en 1725, et de Marie Jossaud. Marchand à son tour, il vécut tellement en dehors de la vie publique, qu'on ne se serait certainement jamais occupé de lui, sans les curieux mémoi{338}res qu'il a laissés et que nous avons publiés avec une préface et des notes, sous le titre de : Annales de Michel Forest, sur ce qui s'est passé de plus remarquable à Valence de 1736 à 1784. Valence, 1879, in-8º. De son mariage avec Marie Fiéron, fille de Jean, il eut, entre autres enfants, trois fils, dont les deux premiers jouèrent, à Valence, un rôle assez important pendant la Révolution. Le plus jeune, appelé Augustin Forest, étant entré dans les ordres, au grand contentement de son père, était vicaire de la paroisse Saint-Apollinaire de cette ville en 1789. Il fut des premiers à faire partie de la Société des Amis de la Constitution ; puis, étant devenu curé constitutionnel de la paroisse Saint-Jean, au mois de mai 1791, entra alors dans la Société des Surveillants, qui était plus accentuée que celle des Amis de la Constitution, la présida même et eut de nombreux différends avec la municipalité valentinoise, qu'il accusait de tiédeur. Enfin, le 21 nivôse an II, il déclara renoncer à la prêtrise et se maria quelques mois après, ce qui ne fit que rendre sa situation plus difficile et, par suite, aigrit à ce point son caractère que, le 22 thermidor an VII, il ne craignit pas de dénoncer à la Société populaire, comme étant au nombre des chefs des bandes d'assommeurs de Lyon et de Marseille, deux administrateurs du département, qui s'en vengèrent en le bâtonnant cruellement, le lendemain, en pleine fête publique. Quant à François Forest, deuxième fils de notre annaliste, après avoir embrassé la carrière des armes, il l'abandonna pour devenir chef de bureau à l'administration départementale de la Drôme, et se signala tellement alors, par son terrorisme, qu'on saisit ses papiers et l'emprisonna après le 9 thermidor et qu'il ne fut ensuite relàché que grâce aux instances de la Société populaire dont il avait été membre.
#Etat civil. - Ann. de Michel Forest, introd., 7. - Rochas, Mém. d'un bourg., i, 240, 311 ; ii, 39, 112, 148, 153, 219.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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