GAILLARD (Pierre-Laurent-Fortunat)



GAILLARD (Pierre-Laurent-Fortunat)), député de la Drôme à l'Assemblée législative, naquit à Valence, le 26 juillet 1730. Fils de Laurent, premier professeur de droit en l'université de cette ville, et d'Anne de Montlovier, il étudia naturellement le droit et fut admis, le 12 juillet 1749, à prêter le serment d'avocat. Quatorze ans après (3 août 1763), il devenait lieutenant général au présidial de Valence, charge qu'il occupait encore le 3 mars 1790, date à laquelle les gens riches ayant été invités à venir en aide au Trésor public, il fit porter à la municipalité toute son argenterie estimée 5,798 livres. Cet acte, joint à l'estime dont il était entouré comme magistrat, le fit élire juge et président du tribunal du district de Valence lorsqu'une nouvelle organisation judiciaire eut été substituée à l'ancienne (novembre 1790) ; dans ce poste encore, il se conduisit de telle sorte que, l'assemblée électorale du département de la Drôme ayant été appelée, dix mois plus tard (5 septembre 1791), à faire choix de sept députés, il se trouva naturellement désigné à ses suffrages.
On sait ce que fut l'Assemblée législative. Après sa dissolution, P.-L.-F. Gaillard se retira, croyons-nous, à la campagne, dans le département de l'Ardèche, pour y être à l'abri de la {355}tourmente révolutionnaire, et ce n'est qu'après le coup d'Etat de thermidor qu'il revint à Valence, où il fut élu président de l'administration municipale, charge correspondant à celle de maire, le 3 novembre 1795. Or, dans cette nouvelle situation, il se concilia si bien les sympathies, malgré des difficultés de toutes sortes que, son mandat ayant pris fin le 28 mars 1797, on le lui renouvela aussitôt, et qu'après une interruption d'un an on l'appela derechef à la tête de la municipalité valentinoise. Il y était donc au 18 brumaire, et l'on peut se faire une idée de l'accueil qu'il fit à ce coup de force, par ce passage de la proclamation qu'il adressa à ses concitoyens, pour les prévenir qu'ils étaient appelés à se prononcer pour ou contre la nouvelle constitution : " Accourez dans les lieux où sont déposés les registres qui doivent recevoir vos vœux pour le bonheur de notre pays ; ... qu'aucun n'ait à se reprocher de n'avoir pas donné sa sanction au pacte qui garantit notre félicité et celle de nos descendants. Nos espérances ne seront pas trompées, nous le jurons par le premier consul que la Constitution nomme, par Buonaparte. Vive la République ! " Ce langage ne l'empêcha pas de se confiner ensuite tout à fait dans la retraite jusqu'à sa mort, arrivée à Valence le 15 janvier 1816.
#Etat civil. - Rochas, Mém. d'un bourg., i, 27, 134 ; ii, 278, 333, 373, 432. - Note de M.E. Mellier. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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