GALLE (sainte)
GALLE (sainte)), pieuse fille dont l'église de Valence célèbre la fête le 16 novembre, bien qu'elle n'ait pas été canonisée et ne figure pas, conséquemment, au Martyrologe, et dont les Bollandistes ont emprunté la vie à certain manuscrit de la bibliothèque de la reine Christine de Suède, naquit en un lieu des environs de Valence, - Vicus agri Valentini, - dans les premières années du vie siècle, et, s'étant consacrée à Dieu, en présence de sept évêques, dès qu'elle fut en âge d'être mariée, s'établit alors auprès de l'église de Saint-Pierre du Bourg-lès-Valence, où elle mena toute une longue vie de macérations, de prières et de dévouement. Aussi, Dieu lui accorda-t-il le don des miracles, et c'est notamment à son intercession que la ville de Valence dut d'être délivrée, en 566, des Lombards qui l'assiégeaient. Ce dernier fait est contesté, il est vrai, par l'auteur des Essais sur la ville de Valence, qui prétend que ce miracle est une invention gratuite de l'évêque Jean de Catellan, dont le récit serait en contradiction avec celui de Grégoire de Tours, et qui va même jusqu'à dire que Bollandus met en doute l'existence de sainte Galle. Seulement, le savant annotateur de la seconde édition de ces Essais, M. Lacroix, observe à son tour, que l'auteur des Acta Sanctorum met si peu en doute l'existence de notre sainte, qu'il déplore l'oubli de son culte, faisant remarquer, avec cela, qu'un village de Sainte-Jalle - Sancta Galla, - est connu dans les Baronnies depuis 550 ans, ce qui témoigne tout au moins du renom de cette sainte à une date reculée. Après quoi il constate que le passage du récit de Grégoire de Tours, faisant mention du siège de Valence par les Lombards au vie siècle, ne contredit nullement celui de Catellan ; que ce dernier est d'autant moins l'inventeur du miracle dont il s'agit, qu'il a tout simplement copié les Bollandistes, qui n'ont eux-mêmes fait que copier un ancien manuscrit ; enfin, que ce manuscrit dit que les Lombards furent mis en fuite par une grêle de pierres tombant du ciel et par la vue d'une multitude d'oiseaux de proie, tandis que J. Ollivier lui fait dire que " pour faire éclater la vertu de sa servante, Dieu permit qu'une montagne, en s'ébranlant, ensevelît les conquérants sous ses ruines ", - ce qui prête d'autant plus à la raillerie que Valence est dans une plaine, - " et que des oiseaux de {356}proie déchirassent ensuite ceux qui survivaient. "
Revenant à notre sainte, elle ne survécut guère à cet événement, suivant la tradition qui veut qu'elle soit morte nonagénaire, et ait été inhumée dans l'église Saint-Etienne, qui s'élevait autrefois près de la cathédrale actuelle et dont on a retrouvé des vestiges en 1846.
Depuis quelque temps, la fête de cette sainte se célèbre, au Bourg-lès-Valence, le dimanche qui suit le 6 novembre.
#Acta Sanct. suppl., i, 960. - Catellan, Antiq. égl. de Valence, 102. - Nadal, Hist. hagiol. dioc. de Valence, 95. - J. Ollivier, Essais sur... Valence, avec des additions, par M. Lacroix, 276.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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