GÉRENTE (Joseph-Fiacre)



GÉRENTE (Joseph-Fiacre D'OLLIVIER DE), qui est appelé, par Rochas, le baron de Gérente et tout simplement Joseph-Fiacre Ollivier, citoyen de Pernes, district de l'Ouvèze, par le procès-verbal de l'assemblée tenue à Valence, du 2 au 13 septembre 1792, pour l'élection des députés à la Convention, s'appelait, en réalité, Joseph-Fiacre d'Ollivier de Gérente, à ce que nous apprend l'acte de son mariage (en 1781) avec Marie-Thérèse de Peyre, fille de François-Antoine, conseiller du roi, juge royal et criminel de la ville et viguerie de Beaucaire. Il résulte encore de cet acte que le futur conventionnel était alors ancien gendarme de la garde du roi et fils de feu Joseph et de Catherine de Salva, de Mollans ; et nous savons avec cela qu'il naquit dans cette dernière localité, pays de sa mère, le 30 août 1744, bien que son père habitât Carpentras. Elu député de la Drôme à la Convention, le troisième et par 423 suffrages sur 463 votants, il fit le possible pour sauver Louis XVI, en votant d'abord sa détention, puis le sursis, et compte parmi ceux qui protestèrent contre les événements du 31 mai 1793, ce qui leur valut d'être proscrits ensuite.
Rappelé à la Convention après le 9 thermidor, il demanda l'épuration des chefs de la force armée à Paris, des poursuites contre les terroristes, enfin l'institution d'une fête commémorative de la chute de Robespierre ; après quoi, il défendit le royaliste Lacroix qu'on voulait traduire à la barre de l'Assemblée, à cause d'un article paru dans Le Spectateur français, et contribua à faire rapporter le décret contre les insulteurs du représentant Bò, à Marseille.
C'est également sur sa proposition que la Convention décréta le déploiement de la force armée et la permanence de l'Assemblée, le 12 germinal an III.
Chargé, quelques jours après, d'une mission dans les départements du Midi, il adressa, le 19 prairial, une lettre enthousiaste à la Convention pour la féliciter de son triomphe sur les factieux ; aussi le rappela-t-on le 20 vendémiaire suivant, parce qu'étant alors dans le département de Vaucluse, il y poussait à la réaction. Or, entré ensuite dans le Conseil des Anciens, dont il devint secrétaire le 1er prairial an IV, Gérente ne changea pas d'attitude ; car, abstraction faite {380}de la part qu'il eut dans quelques résolutions sans portée politique, telles que celles qui fixèrent à Fontainebleau l'école centrale du département de Seineet-Marne, et à Louvain celle du département de la Dyle, tous ses actes furent inspirés par le désir de remonter la pente révolutionnaire. Ainsi est-ce sur ses instances que la suspension prononcée contre le député Serf, de l'Eure, accusé d'émigration, fut levée le 12 germinal an IV et annulée le 15 fructidor suivant ; que la condamnation à mort prononcée contre le député Vaublanc, antérieurement à son élection, fut annulée le 15 fructidor également ; puis, qu'une résolution favorable aux héritiers des émigrés fut votée le 11 ventôse an V et que, le 17 floréal suivant, on adopta une résolution relative aux pensions des ci-devant religieux et religieuses de la Belgique. Ajoutons qu'il intervint, le 6 thermidor an IV, comme témoin à décharge dans le procès intenté à Messonnier, pour conspiration.
Rentré dans la vie privée à la fin de son mandat, Ollivier de Gérente se retira alors à Avignon, où son fils, qui fut plus tard député de Vaucluse, devint inspecteur des forêts en 1802, et c'est là qu'il est décédé le 21 juin 1837.
#Biogr. Dauph., i, 422. - Arch. de Vaucluse, B, 1989. - Procès-verbal de l'Ass. élect. de la Drôme, 12. - Réimpr. du Moniteur.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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