GUILLAUME de Valence archevêque de Vienne



GUILLAUME de Valence archevêque de Vienne, qu'on appelle quelquefois aussi Guillaume de Livron, parce qu'il était probablement de ce dernier lieu, au diocèse de Valence, est un prélat dont les commencements obscurs ont autorisé des suppositions contradictoires et fausses. Ainsi Le Lièvre en fait un membre de la grande famille d'Harcour, qui aurait été d'abord archevêque de Rouen, alors qu'il est établi que Guillaume de Valence était de famille ro{401}turière et que, de son temps, le siège archiépiscopal de Rouen appartenait à Guillaume de Flavacour, qui l'occupa jusqu'à sa mort, en 1306. Puis, c'est Chorier, qui veut qu'il fût archidiacre de Vendôme et dignitaire de l'église de Chartres au moment de son élévation à l'épiscopat ; tandis que d'autres l'identifient avec Guillaume d'Hauteville, doyen de la cathédrale de Valence en 1270 ; enfin, les auteurs ne sont pas non plus absolument fixés sur la date à laquelle notre prélat devint archevêque de Vienne. Ce qu'il y a de certain, c'est que Guillaume de Valence était de notre contrée et qu'ayant été élu, quelque temps auparavant, archevêque par une moitié des chanoines de cette église, tandis que l'autre moitié donnait ses voix à Raymond de François, ils furent d'abord installés l'un et l'autre ; mais qu'à la suite du désistement de son compétiteur, son élection fut confirmée par le pape Martin IV, au commencement de l'année 1283.
Peu de mois après (12 août), le nouveau prélat recevait l'hommage d'Humbert de la Tour-du-Pin, dont la femme venait d'hériter de son frère le dauphin Jean ; et, deux ans plus tard, il fit avec son chapitre un partage des droits et biens de son église jusque-là possédés en commun, aux termes duquel l'archevêque devait avoir le titre de comte, le droit de faire battre monnaie et celui de juridiction sur les habitants, avec le château de la Bâtie. Après quoi on le voit terminer, en qualité d'arbitre, certaines querelles du Dauphin avec le comte de Savoie ; unir, en 1286, le prieuré de Marnans à l'ordre de Saint-Antoine ; tenir, en 1289, un concile provincial dans sa ville archiépiscopale ; faire conjointement avec ses chanoines, en 1291, un traité d'alliance offensive et défensive avec la dauphine Anne, contre le comte de Savoie, dont les agissements étaient une menace permanente pour tous ; exiger courageusement, en 1292, de ce comte, qu'il réparât les dommages par lui causés à l'église de Vienne ; décider, en 1294, que son chapitre, à qui le roi Philippele-Bel avait proposé une alliance, en vue de faire échec au roi d'Angleterre, ne devait pas se départir d'une sage neutralité ; enfin, renouveler, en 1302, c'est-à-dire environ trois ans avant sa mort, en leur donnant alors le caractère d'un accord définitif, les traités antérieurement faits avec le Dauphin. Mais ce qu'il importe surtout de remarquer, c'est que cet archevêque fut le premier à introduire des roturiers instruits dans son église métropolitaine, dont tous les bénéfices avaient été jusque-là réservés à des nobles le plus souvent illettrés et même non promus aux ordre sacrés.
#Charvet, Hist. de Vienne, 415 et suiv. et Suppl., p. 16. - Chorier, Hist. gén., ii, 182, et Est. pol. i, 297. - Valbonnais, i, 232, 235, 246, 251 et 258. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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