HUMBERT dit de Romans et de Bourgogne



HUMBERT dit de Romans et de Bourgogne, un des plus illustres chefs de l'ordre de Saint Dominique, naquit, dit-on, à Romans, dans les commencements du XIIIe siècle, d'une famille assez riche pour l'avoir envoyé faire ses études à Paris. Or, à Paris, il rencontra le dominicain Hugues de Saint-Chef, autre dauphinois, qui, après lui avoir enseigné la théologie et le droit canon, le fit entrer dans un couvent de son ordre, celui de la rue St-Honoré, {13}suivant certains biographes, qui vont jusqu'à préciser le jour où il y entra disant que ce fut le 30 déc. 1224. Quoi qu'il en soit, ayant pris l'habit de religieux, il professa l'histoire sainte dans différentes maisons de Dominicains, notamment à Lyon, où l'on croit qu'il remplit aussi les fonctions de prieur, puis à Toulouse, où il fut élu provincial en 1242 ; et partout il se fit une si grande réputation de science et de sainteté que, la charge de provincial de France étant devenue vacante, en 1244, par le fait de l'élévation d'Hugues de St-Chef au cardinalat, il fut appelé à lui succéder, et que, dix ans plus tard (1255), le chapitre général de l'ordre, assemblé à Bude, ayant à remplacer Jean le Teutonique comme supérieur général, fit choix de sa personne. Seulement, telle était son humilité qu'ayant gouverné avec la plus grande sagesse l'ordre de Saint-Dominique pendant neuf ans, il voulut redevenir simple religieux, ce qu'il fut ensuite jusqu'à sa mort, arrivée à Valence le 14 juillet 1277. Son tombeau se voyait autrefois dans le couvent des Dominicains de Valence, maintenant détruit, au-devant du maîtreautel, et son épitaphe en vers léonins se trouve également dans Quétif et Echard, Script. ord. Prædic., i, 143 ; Ch. de Saint-Vincent, Année dominic., juill. 590 ; Daunou, Hist. littér. de la France, xix, 335-337, et P.-E. Giraud, Ess. hist. sur... Romans, ii, 127. On en a découvert un fragment en 1888.
Il avait été le parrain de Robert, fils du roi saint Louis, et avait refusé le patriarcat de Jérusalem que lui avait offert le pape Urbain IV. Soixante et onze ans après, le dauphin Humbert II, qui se disposait à prendre l'habit de dominicain, " fit déterrer le corps de Humbert de Romans, cinquième général de l'ordre des Frères prêcheurs, à qui il fit faire une bière magnifique, pour être révéré comme un saint, " raconte Guy Allard. Un fac-simile de son épitaphe se trouve dans les Etudes d'anaglyptique, de M. Didelot (p. 18).
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Aqua sapientiæ ordinis sacri FF. Predicatorum, seu beatæ memoriæ venerabilis F. Humberti V, magistri ord. præd. Montibus, Waudrei, 1645-1646, deux vol. in-4º.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Epistola de tribus votis religionis substantialibus, Hagenoæ, 1508 in-4º ; ouvrage réimprimé avec les Sermones, en 1603, et dont il y a une traduction en français par W. Caoult. Douai, 1604, in-16.
II. Expositio regulæ Sancti Augustini. Hagenoæ, 1505, in-4º ; commentaire auquel on a joint un traité sur le même sujet, par Hugues de St-Victor, et dont il y a une autre édition sous ce titre : Regula D. Augustini, Ugonis de sancto Victore et Humberti V, ord. Prædic. gen. magistri commentariis doctissimis illustrata. Opus ut antiquum ita diu desideratum omnibus que religiosæ vitæ institutis valde accommodatum... Dilingæ, 1581, in-4º. Autres édit. de Côme, 1605, et de Mons, 1645.
III. De modo prompte cudendi sermones circa omne hominum et negotiorum genvs. Hagenoæ, 1508, in-4º ; ouvrage réimprimé sous le titre de : Sermones B. Humberti Burgundi Prædicatorum ordinis magistri quinti... Venetiis, 1603, in-4º ; et derechef, avec des additions considérables sous ce titre ; De cruditione prædicatorum. Barcinone, 1607, in-4º. Ouvrage que Trithème appelle la Somme des prédicateurs.
IV. - Liber de institutione officialium ord. prædic. Imprimé en 1505 à la suite d'un traité cité par Echard.
On attribue encore à Humbert de Romans le Liber eruditionis Religiosorum in quo quidquid utile Religiosorum instructionibus continetur ; mais bien qu'imprimé plusieurs fois sous son nom, notamment en 1512, à Paris, par Henri Estienne, cet ouvrage est de Guillaume Pérault. Quant à une histoire abrégée de la vie de saint Dominique et une petite chronique de son ordre, de l'an 1208 à 1254, travaux dont on lui fait également honneur, ils sont de Gérard Frachet, de Limoges ; et, pour ce qui regarde le Dies iræ qui lui est encore attribué, il est peut-être du cardinal Malabranca, neveu du pape Nicolas III. Par contre, notre savant dominicain a laissé un certain nombre d'ouvrages qui sont restés manuscrits :
1º Officium ecclesiasticum universum tam nocturnum quam diurnum ad usum ordinis prædicatorum, qui était autrefois dans la bibl. des Dominicains de la rue St-Jacques, à Paris ; 2º Expositio super constitutiones ord. fr. prædic., ouvrage achevé ; 3º Liber de prædicatione Crucis, ouvrage ayant pour objet la prédication d'une croisade contre les Sarrasins et dont le mss. était, au xviie siècle, chez les Dominicains d'Anvers ; 4º Liber de his quæ tractanda videbantur in concilio generali Lugduni celebrando, programme de questions devant être traitées dans le concile de Lyon (1274) qui, après avoir fait partie de la bibl. de Christine de Suède, est passé dans celle du Vatican ; 5º Libellus septem gradibus contemplationis, ouvrage que les Franciscains attribuent à saint Bonaventure.
#Biogr. Dauph., i, 445. - Moreri, Dict. - Touron, Hist. des hom. illust. de l'ord. de St-Dominique. i, 320. - Echard, Script. ord. prœdic., ii, 989. - Michaël Pius De vir. ill. ord. prœd., l. 5. - Du Pin, Bibl. des aut. ecclés. du xiiie siècle. - Hist. litt. de la France, xix, 340. - Théoph. Reynaud, Hagiol. Lugdunense, 105. - Etc. - Bull. d'hist. ecclés., ii, 108-109, art. de M.C. Perrossier.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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