JACOMIN (Jean-Jacques-Hippolyte)
JACOMIN (Jean-Jacques-Hippolyte{14}), membre de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents, né à Nyons ou dans les environs de cette ville, le 13 août 1764, d'une famille de notaires, fut d'abord administrateur des biens des religionnaires fugitifs et s'intitulait " homme de loi ", lorsqu'il entra dans la vie publique en qualité de membre de l'assemblée électorale du 25 août 1791. Quinze jours après, il devenait administrateur du département, et, dix mois plus tard (2 juillet 1792), sur la nouvelle que 500 fédérés marseillais marchant sur Paris devaient, par suite, passer à Valence, on l'envoya à leur rencontre, pour leur faire observer que leur marche était contraire à la loi et leur adresser toutes les " représentations que le civisme et l'amour du bien public et de la constitution peuvent suggérer " ; ce qu'il fit, paraît il, avec succès. Aussi, les membres du directoire départemental, ses collègues, s'empressèrentils de lui confier une autre mission du même genre, le 14 août suivant. Comme il était question, disait-on, de rassembler à Valence les compagnies franches de trente départements, ce qui épouvantait les habitants de cette ville, on le dépêcha au général en chef de l'armée du Midi, pour lui représenter que les Valentinois étaient incapables de recevoir un aussi grand nombre d'hommes, et, cette fois-ci, Jacomin put dire à son retour, que le général n'ayant jamais ordonné ce rassemblement, n'avait pas de contre-ordre à donner. Enfin, il fut chargé dans le même temps, conjointement avec Aymé, Payan et le président Bérenger, d'élaborer la réponse à faire à une sorte de mise en demeure des Marseillais qui, après avoir inutilement demandé à l'Assemblée législative d'armer le peuple, pour achever l'œuvre de la Révolution, voulaient l'y contraindre en provoquant un mouvement dans ce sens, dans les départements du Midi. Or, tout en étant flatteuse pour les Marseillais, qu'il fallait ménager, cette réponse fut en réalité un refus.
Elu membre de la Convention, le huitième sur neuf et par 261 suffrages, contre 152 donnés à Payan, le 10 septembre suivant, Jacomin y vota la mort de Louis XVI, sans expliquer son vote, et, envoyé en mission dans le département de l'Oise, au printemps de l'année 1795, pour y prendre des mesures en vue d'assurer l'approvisionnement de Paris, il faillit y être mis en pièces par la foule. Elu au Conseil des Cinq-Cents, le 23 vendémiaire suivant (15 oct. 1795), il composa avec quatre autres députés obscurs, dont son compatriote Martinel, la commission dite des Inspecteurs, après la journée du 18 fructidor, ce qui l'amena deux fois à la tribune : la première, le 4 vendémiaire an VI, pour y lire différentes pièces se rapportant à la révolte de Brémond de St-Christol et à celle de Duclaux de Bésignan (Voir ces noms) ; la seconde, le 17 ventôse sui{15}vant (19 fév. 1798), pour faire connaître une dénonciation des administrateurs du département de la Loire contre le député Duguet et en rendre compte. Réélu le 23 germinal an VI (12 août 1798), il entra au Corps législatif lors de sa formation, mais passa ensuite tout à fait inaperçu jusqu'à la dissolution de cette assemblée, en 1804. Devenu alors directeur des droits réunis à Besançon, il le resta jusqu'à ce que, frappé par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il dut s'expatrier et se réfugia croiton, à Deux-Ponts en Bavière, où il mourut.
On a de lui : Projet de résolution présenté... au nom d'une commission spéciale, sur un message du Directoire exécutif du 25 ventôse dernier, relative à la formation d'un sixième arrondissement dans la Drôme. Impr. nat., floréal an VII, in-8º.
#Biogr. Dauph., i, 448. - Delacroix, Stat., 576. - Rochas, Journ. d'un bourg., 135, 165, 177, 179. - Villard, Ann. Valent., 196, 200. - Réimpr. du Moniteur, xv, 220 ; xxviii, 799 ; xxix, 16, 159, 178.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
HUMBERT dit de Romans et de Bourgogne.htm <-- Retour à l'index --> JAY (Joseph-Laurent).htm