LA BAUME-SUZE (Armand-Anne-Tristan de)



LA BAUME-SUZE (Armand-Anne-Tristan de)), neveu du précédent et le troisième fils d'Anne, comte de Suze et de Rochefort, et de Catherine de la Croix Chevrières, naquit vers 1640 et, étant entré dans les ordres, après avoir pris le bonnet de docteur de Sorbonne, fut aussitôt pourvu de l'abbaye de N.-D. de Quarante au diocèse de Narbonne. Attaché ensuite à l'ambassade du duc de Chaulnes, lorsqu'il alla à Rome pour l'élection du pape Clément X, les services qu'il rendit pendant son séjour dans la capitale de la chrétienté, le firent nommer, à son retour (1675), évêque de Tarbes, poste qu'il échangea, au bout de peu temps (1677), contre celui de Saint-Omer, dans lequel il rendit de bien plus grands services encore ; car le diocèse de Saint-Omer étant alors tout nouvellement passé sous la domination française, notre prélat, qui se trouvait être président né des Etats d'Artois, " trouva moyen de concilier l'autorité et les intérêts du Roy avec ceux des peuples, en s'accommodant à leurs mœurs et à leurs usages ", dit une lettre du temps. Indépendamment de cela, il ne négligea, dans ce poste, aucun de ses devoirs d'évêque et, somme toute, se conduisit de telle sorte que, l'archevêché d'Auch, qui avait une grande importance, étant devenu vacant par le fait de la mort d'Henri de la Motte-Houdancourt, le 24 février 1684, il y fut aussitôt nommé. Seule{37}ment, ce ne fut qu'au bout de huit ans (1er janvier 1692) qu'il obtint ses bulles, à cause des démêlés que le cabinet de Versailles avait alors avec la cour de Rome. Enfin, archevêque d'Auch, A.-A.-T. de la Baume-Suze, s'attacha à convertir les protestants de son diocèse par la persuasion plutôt que par la force, mit la dernière main à l'établissement d'un séminaire pour toute la province ecclésiastique d'Auch, établit, conformément aux règles fixées par le concile de Trente, un concours pour la nomination aux cures, et se fit remarquer par la manière dont il défendit les intérêts de la religion dans plusieurs assembléee générales du clergé de France. Il mourut le 4 mars 1703, à Paris, où il fut inhumé dans l'église Saint-Paul ; et, dès qu'ils furent instruits de cette mort, les consuls de Suze-la-Rousse firent célébrer un service pour le repos de son âme.
Ce prélat, qui publia pour la province ecclésiastique d'Auch, un Rituel, œuvre du dauphinois Paul de Chaulnes, alors son vicaire général et, plus tard, évêque de Sarlat, a laissé des Statuts synodaux, imprimés à Toulouse, en 1700.
On a de lui un portrait in-fol., à la manière noire (De Troy pinxit, Bernard, sc., 1690).
#Moreri. - Chorier, Est. pol., iii, 88. - Mercure galant d'avr. 1705. - Lelong, Bibl., iii, 31859. - Arch. Dr., E, 7713. - Hugues du Tems, Clergé de France, i, 412. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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