LA CROIX DE CHEVRIÈRES (Jean-Denis-René de)



LA CROIX DE CHEVRIÈRES (Jean-Denis-René de)), comte de SAINT-VALLIER, arrière-petitfils du précédent et fils de Nicolas-Amédée, marquis de Saint-Vallier, seigneur du comté de Vals, des baronnies de Serves et de Clérieu et de beaucoup d'autres terres, qui, après avoir fait construire le château de Clérieu, le vit piller et détruire en 1792, mais fut assez courageux pour poursuivre, en pleine terreur, les auteurs de ce méfait, naquit dans cette dernière localité, le 6 octobre 1756. Sa mère avait nom Louise-Gabrielle de Grolée. Sous-lieutenant aux gardes françaises dès 1777, il était assez populaire à Saint-Vallier, avant la Révolution, pour qu'on le vît chargé, le 21 juin 1788, par la municipalité de cette ville, de solliciter la révocation des édits, conformément à la délibération de la ville de Grenoble. Aussi, n'émigra-til pas, suivant en cela l'exemple de son père, mais chercha d'abord un abri dans un régiment, avec lequel il fit {45}campagne en 1791 et 1792, puis louvoya jusqu'au 18 brumaire. Devenu membre du Conseil général de la Drôme, dès sa création, il en fut aussitôt élu président et, comme tel, contribua dans une certaine mesure à l'organisation de notre département, bien qu'il différât parfois de manière de voir avec le préfet d'alors, Descorches de Sainte-Croix. (Voir ce nom.) Ayant été nommé ensuite sénateur par Napoléon (1er février 1805), pour qui il avait " une grande admiration et beaucoup d'attachement ", disent certaines notes de la préfecture, il fut pourvu de la sénatorerie de Gênes, le 16 septembre 1808 et créé dans le même temps comte de l'empire et commandant de la Légion d'honneur. Enfin, appelé à la présidence du Sénat en 1809, il complimenta l'empereur à son retour d'Espagne (24 janvier 1809), et fit ensuite partie du grand Conseil d'administration du Sénat. Mais ce qui l'honore surtout, c'est que chargé, en qualité de commissaire extraordinaire, d'organiser la défense du territoire dans les départements de l'Isère, des Hautes-Alpes et de la Drôme, vers la fin de 1813, il remplit cette patriotique mission avec un véritable enthousiasme. Arrivé à Grenoble le 7 janvier 1814, il y souleva les populations contre l'étranger et forma une armée de volontaires, qui reprit bientôt aux alliés Chambéry et le département du Mont-Blanc. L'Empire s'étant quand même écroulé, il se rallia au gouvernement de Louis XVIII, qui le fit entrer dans la Chambre des pairs, le 4 juin 1814, et l'y réintégra après les Cent-Jours, le comte de St-Vallier ayant vécu dans la retraite pendant ce temps-là. Il était en outre grand officier de la Légion d'honneur et grand croix de l'ordre de la Réunion, lorsqu'il mourut à Valence, le 13 mars 1824, ne laissant de son mariage avec Marie-Louise de Mazenod qu'une fille, mariée le 28 avril 1823 avec Alfred-Philibert-Victor Guigues de Moreton, marquis de Chabrillan, qui hérita de la pairie de son beau-père, en vertu d'une ordonnance du 23 décembre précédent.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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