LODIBERT (Jean-Antoine-Bonaventure)



LODIBERT (Jean-Antoine-Bonaventure)), pharmacien, médecin et chimiste, né à Crest, le 14 juillet 1772, de Jean-Antoine, maître d'hôtel du duc de Caderousse, et de Jeanne Si{98}bour, étudia la pharmacie à Lyon, sous Macors, prit du service et fut successivement attaché, en qualité d'élève, puis de sous-aide à l'armée du Nord, à celles du Nord et de Sambre-et-Meuse réunies, à celle d'Outre-Rhin et à celle de Batavie ; et, en qualité de pharmacien-major, aux hôpitaux militaires de Wesel, d'Utrecht et de Strasbourg. Devenu ensuite pharmacien principal du 2e corps de la Grande armée, il fit à ce titre la désastreuse campagne de Russie ; puis fut pharmacien en chef et premier professeur à l'hôpital d'instruction de Lille, poste qu'il échangea, en 1815, contre celui de pharmacien en chef de l'armée du Nord. Enfin, la Restauration le nomma pharmacien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce et de la Garde royale, et le gouvernement de Juillet le maintint avec son grade au Val-de-Grâce jusqu'à sa mise à la retraite en 1835. Mais, ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que, même au milieu des camps, L.-A.-B. Lodibert trouva moyen de satisfaire sa passion pour l'étude. Ainsi prit-il, tout jeune encore, une part considérable à l'analyse des eaux de Walcheren en Zélande, par Thénard, du temps que les troupes qui y campaient étaient décimées par la fièvre, et prit-il, en 1808, le grade de docteur en médecine après avoir publié un volume sur la thymiatechnie, alliant à ces études celle de l'histoire naturelle et celle des langues étrangères, dont il parlait plusieurs, chose rare de son temps. Or, retraité, le docteur Lodibert s'adonna plus que jamais à sa passion favorite et s'attacha surtout à condenser en mémoires le résultat de ses observations. Allant ainsi d'un travail à un autre travail, il mourut à Paris, le 23 janvier 1840 ; il était alors membre de la Société de pharmacie et de la Société linnéenne de Paris et de l'académie de Leyde. Il laissa, entre autres enfants, un fils, né à Berg-op-Zoom le 24 août 1800, qui fut à son tour un homme de mérite, car il était médecin-major de 1re classe à l'Hôpital des Invalides, lorsqu'il mourut en 1852.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Discours prononcé, le 26 janvier 1840, aux obsèques de M.J.-A.-B. Lodibert, ancien pharmacien en chef d'armée, par F.-J. Jacob, publié dans le Recueil des Mém. de méd. milit., xlviii, 390 et suiv.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Essai de thymiatechnie médicale. Paris, Didot, 1808, in-8º ; volume dont nous ne connaissons que le titre, l'ouvrage lui-même ne se trouvant pas à la Bibl. nat. ni dans aucun autre dépôt que nous sachions.
II. Eloge historique de Sérullas (Georges-Simon). Paris, Fain, s.d., mais 1833, in-8º.
Indépendamment de cela, ce savant chimiste a publié quantité de mémoires dans différents journaux de médecine, de pharmacie ou de chimie, notamment ceux-ci : De Hygiene cum chimia connubio : Dissertation sur l'emploi de l'eau chlorurée comme moyen d'assainissement des salles d'hôpitaux ; Dissertation sur l'application à la médecine des vapeurs d'eau, de soufre et de cinabre ; Notes relatives à la culture de l'asperge et au produit alcoolique du suc des baies ; Notes relatives à l'existence dans le girofle des Moluques d'une matière cristalline qu'on ne retrouve plus dans le girofle de Cayenne : Note sur l'emploi du nitrate d'argent ; Note sur le sucre de fleurs d'aloès. Enfin, on a encore de lui : Notice sur Bruloy (Sabin-Joseph), publ. dans le Rec. des Mém. de méd. milit., xxxi, 371.
#Et. civ. - Dériard, Lyonnais dignes de mém., ii, 312. - Larousse. - De Mèze et Chevalier, Faits de la pharm. fr. - A. Pauly, Bibl. sc. méd. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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