MENURET (Jacques-Alexandre)



MENURET (Jacques-Alexandre)), ecclésiastique appelé " Louis " par M. Nadal, était le petit-neveu du précédent, étant fils de François Menuret, garde d'artillerie avec rang d'officier, et de Catherine Bernard-La Jonquière, dont la maison, acquise en 1734 de la famille de Sillol, était à Montélimar rue Sainte-Croix. Né dans le catholicisme, il embrassa l'état ecclésiastique et, devenu prêtre, était sacristain-curé du chapitre Sainte{133}Croix de sa ville natale dès le 22 août 1779, date à laquelle il bénit le nouveau cimetière, se distinguant absolument dans cette charge par son dévouement et son zèle, jusqu'au jour où ses infirmités l'obligèrent à prendre sa retraite. S'étant alors retiré à Issy près de Paris, dans une maison de retraite pour les prêtres âgés et infirmes, dite de St-François de Sales, qu'il fut bientôt appelé à diriger en qualité de supérieur, c'est là que le trouva la Révolution, à laquelle il ne se montra d'abord nullement hostile. Seulement, quand l'Assemblée nationale eut voté la Constitution civile du clergé (6 juillet 1790), il n'hésita pas à faire paraître un écrit intitulé : La prétendue Constitution civile du clergé convaincue d'erreur et de schisme (1791, in-8º), qui ne pouvait manquer d'appeler sur lui des colères. Et, de fait, la municipalité d'Issy, l'ayant mandé quelque temps après devant elle, prétendit exiger de lui un serment solennel, sous prétexte qu'il était censé fonctionnaire public, en sa qualité de supérieur d'un établissement ecclésiastique ; il le refusa absolument, à moins qu'on ne lui permît de l'accompagner de restrictions, pour " tout ce qui pouvait blesser la justice et la religion. " De là, contre lui, mille calomnies, des vexations et des violences de toute sorte, jusqu'à ce qu'enfin il fût arrêté, le lendemain de la fameuse journée du 10 août 1792, et mené à Paris où on l'incarcéra dans la prison des Carmes. Il y fut massacré, comme tant d'autres, le 2 septembre, ayant fait quelques jours auparavant son testament, parce qu'il savait d'avance le sort qui lui était réservé.
#Nadal, Hist. hag. de Valence, 456. - De Coston, Hist. de Mont., i, 23, et iii, 16, 255 et 506. - L'Ami de la religion, xxviii, 369. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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