MÉVOUILLON (Raymond)



MÉVOUILLON (Raymond II de), fils et successeur du précédent, que quelques auteurs confondent avec Raybaud, fils de Ripert, qui octroya en 1209 une charte de libertés et de franchises municipales à ses vassaux de Lachau, est bien celui de tous les Mévouillon qui fit le plus pour asseoir la puissance de sa famille. Comme le remarque le marquis de Pisançon, il s'appliqua surtout à grouper son petit état, en vendant les terres écartées pour en acheter d'autres, et fut un administrateur prévoyant et sage. Ses principales acquisitions furent, en 1214, celle de l'hommage du seigneur de Blacons sur la Roche-Saint-Secret ; peu de temps après, celle de Saint-Marcellinlès-Vaison, terre pour laquelle il céda {140}aux Montauban la moitié de Montbrison et de Roussieux ; puis, celles de Sainte-Jalle, de la baronnie de Sahune et du haut domaine de Curnier, en 1231 ; enfin, en 1247, celle de la moitié du fief d'Ubrieux, près le Buis, payée 5,000 sols à Guillaume Flotte. On peut juger de l'autorité morale dont il jouit, par ce fait : qu'il ménagea en 1215 un accord entre plusieurs membres de la famille d'Autane et Pélestort de Bourdeaux, au sujet de violences réciproques ; qu'il fut arbitre des différends de l'évêque de Die avec les habitants de cette ville en 1240, et que, deux ans après, il termina ceux du prince d'Orange avec le baron de Montauban, relativement au château de Condorcet. Quant à ses libéralités envers l'Eglise, elles furent grandes ; car, indépendamment de ce qu'il y a de grandes raisons de croire que c'est un sentiment religieux qui le porta à faire hommage à l'évêque de Die (1230), bien qu'étant exempt de toute autre suprématie que celle de l'empereur d'Allemagne, il donna en 1208 une métairie sur le territoire de Mévouillon aux religieux de Sénanque et céda, en 1222, de concert avec sa femme Saure de Clérieu, tous les droits à lui appartenant sur la terre de Buisson aux Templiers de Roaix. On le voit ensuite faire un accord avec l'abbé de l'Ile-Barbe, touchant leurs droits respectifs sur nombre de terres et de châteaux, jusqu'à ce qu'enfin, las des grandeurs de ce monde, comme l'avait été son père, il se retira en 1255 chez les Dominicains d'Avignon, où il était déjà novice lorsqu'il fit, le 29 mai 1263, l'abandon de ses états à son fils aîné Raymond III, et où il mourut centenaire vers 1280, bien que Quétif-Echard le fasse mourir six ans plus tôt.
Marié : 1º avec Saure de Clérieu, 2º avec Sybille, ce seigneur de Mévouillon eut deux fils, appelés l'un et l'autre Raymond, dont chacun aura sa notice, et une fille du nom de Saure, qui fut femme de Pierre Isoard, seigneur d'Aix, et qui était veuve dès 1273. Détail à noter : lorsqu'il céda ses états à son fils, ce baron de Mévouillon fit un testament dans lequel il est dit qu'on fera faire en orfèvrerie de Limoges, pour y mettre le corps de saint Arey et les autres reliques de l'église de Mévouillon, une châsse supportée par cinq petites colonnes, comme celle qui est dans l'église de St-Paul-Trois-Châteaux.
#Lacroix, L'Arr. de Nyons, i, 406. - Valbonnais, ii, 60. - De Pisançon, L'Allod., 260. - Inv. des Dauph. - Barthélemy, Inv. de Baux, nº 298. - Cart. de Die. - Cart. de Roaix, ch. 176, 177. - Arch. de l'Isère, B, 3642. - Bull. de la Soc. de stat. de l'Isère, xxvii, 469, art. de M. Pilot de Thorey.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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