MONTCHENU (Falques de)



MONTCHENU (Falques de)), neveu ou petit-neveu du précédent, a laissé un nom dans l'histoire du Dauphiné, à cause des persécutions qu'il endura et dont le récit est un curieux tableau des mœurs du xve siècle. Gabriel de Roussillon, son parent, qui avait encouru la colère de Louis XI en prenant parti contre ce prince, pendant ses querelles avec son père le roi Charles VII, lui ayant fait donation de ses biens pour les sauver de la confiscation, Imbert de Baternay (voir ce nom), favori du roi, à qui ce dernier avait promis les biens dont il s'agit, persuada à son maître que le meilleur moyen d'arranger toutes choses était de contraindre Montchenu à lui donner sa fille Georgette en mariage, avec les biens de Gabriel de Roussillon pour dot. Mais, en dépit de la volonté royale, Montchenu s'opposa énergiquement à ce mariage, après y avoir un moment consenti. D'où colère de Louis XI, qui donna des archers à Baternay pour s'emparer de sa fiancée, ce qui eut lieu ; après quoi le favori du roi épousa de force Georgette, et l'emmena dans son château de Charnier, à courte distance de Montchenu.
Naturellement exaspéré d'une semblable violence, Falques protesta, mais on le fit taire en l'emprisonnant, et il ne recouvra la liberté qu'en ratifiant solennellement ce singulier mariage. Seulement, à peine l'eut-il recouvrée qu'il protesta de nouveau, ce qui l'obligea à se réfugier en Savoie avec sa femme et ses autres enfants. C'était en 1462 ; l'an suivant, tous ses biens en Dauphiné furent mis sous séquestre, et Baternay, peu scrupuleux, l'ayant fait condamner comme criminel de lèse-majesté par le Parlement, le 20 septembre 1465, se les fit adjuger deux mois plus tard. Enfin, après douze ans de misères incroyables, le malheureux Falques de Montchenu put rentrer en possession des biens de sa famille, une transaction ménagée par le roi lui-même, - et dans laquelle il est qualifié conseiller et chambellan de ce prince, - les lui ayant rendus, le 5 avril 1476, en y ajoutant " pour certaines graves, justes et nobles causes " une pension annuelle de 600 livres tournois, plus la terre de Moirans, et Baternay, son gendre, retenant ceux de Gabriel de Roussillon. Encore cette transaction ne fut-elle acceptée que par contrainte par le seigneur de Montchenu qui, mourant en 1477, chargea son fils Geoffroy, " s'il était homme de cœur ", de revendiquer par toutes voies les biens restés aux mains d'Imbert de Baternay.
#Chorier, Hist. gén., ii, 464. - Bernard de Maudrot, Ymbert de Baternay. - Mermet, Hist. de Vienne, iii, 232. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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