NICOLAS (Jean-François)



NICOLAS (Jean-François)), médecin si souvent confondu avec Pierre-François Nicolas, - autre médecin, né à Saint-Michel-en-Barrois, le 26 décembre 1743, et décédé à Caen en 1816, - que Rochas ne lui a pas consacré de notice après en avoir rassemblé les matériaux, était de Châtillonen-Diois, où il naquit le 20 mars 1738. Ayant étudié la médecine, il l'exerça d'abord à Die, puis au Buis, ville dont il se disait le médecin pensionnaire en 1775 ; enfin, à Grenoble, où il obtint aussitôt le titre purement honorifique de médecin de Monsieur, frère du Roi, et de Mgr le duc d'Orléans, gouverneur du Dauphiné, et celui de médecin du Roi pour les épidémies, après la publication de son livre sur les maladies épidémiques de la province. Seulement, il eut, en revanche, de grosses difficultés avec les autres médecins, ses confrères ; car, ayant demandé, en 1782, à être agrégé au collège de médecine de cette ville, on le lui refusa, sans dire pourquoi. {194}Il s'ensuivit un procès, au cours duquel le Parlement chargea les professeurs de médecine de l'université de Valence d'examiner Nicolas ; puis, conformément aux conclusions des examinateurs, prononça l'agrégation demandée, en stipulant que le nouvel agrégé aurait le pas sur un sieur Jourdan du Chados, qui s'était fait agréger pendant l'instance. Or, il n'est pas douteux que l'opposition des médecins de Grenoble tenait à un certain manque d'équilibre dans les idées de Nicolas, qui, plus théoricien que praticien, fut un grand partisan du magnétisme animal et même donna si complètement dans l'illuminisme que, pendant qu'il était au Buis, il inaugura, avec l'appui de Condorcet, dans les ruines du château voisin de Propiac, la secte des illuminés du Midi. Mais, bien que manquant de méthode, ses recherches sont incontestablement intéressantes.
Pendant la Révolution, Nicolas fut attaché comme médecin à l'armée d'Italie, puis servit en qualité d'officier ; retraité avec le grade de chef de bataillon, il était à l'hôtel des Invalides, d'Avignon, lorsqu'il mourut, le 13 novembre 1816, étant alors membre des Académies des sciences de Dijon et de Nîmes et associé de celle des Arcades de Rome en même temps que de la Société académique de Savoie et de la Société royale de médecine de Paris.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Manuel du jeune chirurgien. Paris, 1770, in-8º.
II. La Nosologie des sauvages, traduction du latin en français. Paris, 1771, 3 vol. in-8º.
III. Nouveau dictionnaire universel et raisonné de médecine, chirurgie vétérinaire. 1772, 6 vol. in-8º.
IV. Le Cri de la nature en faveur des enfants nouveaux-nés. Grenoble et Paris, 1775, in-12 ; ouvrage dont il y a une autre édition sous ce titre : Le Cri de la nature..., ouvrage à la portée de tous les lecteurs, dans lequel on expose le régime que les femmes doivent suivre pendant leur grossesse et pendant leurs couches ; les avantages et les douceurs qu'elles trouveront à nourrir leurs enfants, et les dangers qu'elles courront en ne se soumettant pas à cette loi naturelle. On y a joint un précis historique de l'inoculation et plusieurs autres objets d'utilité publique. Nouvelle édition, Grenoble, Giroud ; Paris, Delalain, 1780, in-12. - Autre édition, de Paris, 1793, in-12, suivant Quérard.
V. Histoire des maladies épidémiques qui ont régné dans la province du Dauphiné, depuis l'année 1775. Grenoble, 1780 ; in-8º dédié à M. Pajot de Marcheval, intendant de Dauphiné.
VI. Instructions relatives aux fièvres intermittentes qui règnent dans la vallée de Graisivaudan et à Vaulnaveys. Signé, à la fin : Nicolas, médecin du Roi pour les épidémies. Grenoble, Allier, 1783, in-4º de 4 pp.
VII. Mémoires sur les maladies épidémiques qui ont régné dans la province de Dauphiné depuis l'année 1780, avec des observations sur les eaux minérales, sur l'histoire naturelle de cette province et quelques consultations de médecine. Grenoble, Allier, 1787, in-8º.
VIII. Instructions familières sur le traitement de la petite vérole et sur l'inoculation. Ouvrage fondé sur l'expérience et rédigé par demandes et par réponses... en faveur des habitants des campagnes. Grenoble, Allier, 1788, in-8º.
Il y a encore de ce médecin, à is bibliothèque de Grenoble, un mss. intitulé : Mémoire sur les eaux minérales du Dauphiné et Mémoire sur les inconvénients qui résultent de l'emplacement des cimetières des paroisses de campagne.
#Delacroix, Stat. de la Drôme, édit. in-4º, 464. - Revue du Dauphiné, i, 36. - Ed. Maignien, L'impr. à Grenoble, 494, 506, 512, 521, 531. - Bull. d'archéol., xx, 388. - Lacroix, L'Arr. de Nyons, ii, 261. - Mercure de France, du 21 juin 1788. - Le Dauphiné, xii, 350. - Mélanges hist. sur le Dauph., 5. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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