NICOLAS évêque de Viviers



NICOLAS évêque de Viviers, que certains auteurs appellent Nicolas des Almuces et Nicolas des Almunes, était du diocèse de Die, très probablement de Saint-Ferréol, et doyen du chapitre cathédral de cette ville, en 1168, date à laquelle il fut garant de l'hommage que le comte de Die, Isoard, prêta à l'évêque Pierre. De{193}venu évêque de Viviers, quelques années après, il est de ceux qui contribuèrent le plus à l'extension de la puissance temporelle des titulaires de ce siège. Car, après avoir obtenu, le 16 mars 1177, de l'empereur Frédéric Ier, la confirmation d'une bulle antérieure (1170), conférant aux évêques de Viviers tous les droits régaliens dans leur diocèse, exception faite de la justice impériale, il tenta de s'arroger la souveraineté du Vivarais, ce qui fut une cause de longues et vives contestations avec les comtes de Toulouse, qui finirent par renoncer à tous leurs droits sur la ville de Viviers, et s'engagèrent, en outre, à ne faire aucune acquisition de fiefs dans les terres de l'église de ce nom, sans le consentement de l'évêque, - en échange de quoi celui-ci abandonna au comte régnant les château et mandement de Grospierre et lui donna cent marcs d'argent. L'acte est du mois de mai 1193 et, cinq ans après (juillet 1198), il y eut entre ce prélat et le même comte un autre accord touchant les mines de Largentière, à la suite duquel Raymond de Toulouse prit l'église de Viviers sous sa protection et lui fit en même temps hommage, baisant l'autel de saint Vincent, " tandis que l'évêque tenoit la chaîne qui était pendue au col de ce prince ", si l'on en croit Columbi et les auteurs de l'Histoire du Languedoc. D'où l'on peut conclure que c'est parce que cet évêque inclina ensuite du côté du comte de Toulouse, qui se trouvait être ainsi devenu tout à la fois son protecteur et son vassal, que les légats Pierre de Castelnau et Raoul ouvrirent, en 1205, une information contre lui, puis voulurent le déposer. Seulement, l'archevêque métropolitain leur ayant alors représenté qu'il vaudrait mieux se contenter d'une démission volontaire, parce que l'évêque de Viviers " étant de grande naissance et fort accrédité pourroit faire traîner les choses en longueur " au grand détriment de son église, ils se rangèrent à cet avis, et le pape Innocent III approuva leur conduite par lettre du 20 janvier 1206.
Indépendamment de cela, Nicolas, évêque de Viviers, était à Arles, auprès de l'empereur Frédéric Ier, quand ce prince accorda à l'évêque de Die tous droits de souveraineté dans ses terres (30 juillet 1178) ; on le voit ensuite assister à la première messe épiscopale de Jarenton de Quint, son successeur dans le doyenné de la cathédrale de Die, qui devint évêque de cette ville en 1191, et l'on sait enfin qu'il donna, en 1179, l'église de Fabras au prieuré de Charaix ; en 1183, quelques biens à l'abbaye de Mazan ; en 1186, l'église de Bannes à la commanderie de Jalès, et en 1187, celle de Genételle à Charaix.
#Gall. christ., xvi, 458. - Cart. de Die, ch. i, 9. - Hist. gén. du Languedoc, iv, 248 ; v, 24, 27, 51, 90. - Columbi, De reb. gest. Vivar., 110, iii, 283. - Cart. de Léoncel, ch. 42. - J. Chevalier, Hist. de Die, i, 422. - Roche, Arm. év. de Viviers, i, 167.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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