PERNÉTY (Jacques)



PERNÉTY (Jacques)), directeur général des fermes, né à Roanne en 1720 et décédé à Valence le 18 octobre 1804, n'est pas, à proprement parler, une illustration, bien que la célébration du cinquantenaire de son mariage avec Françoise Gardelle ait été, dans la dernière de ces deux villes (1er ventôse an XII), un événement assez important, pour que le préfet de la Drôme, Marie Descorches, ait cru devoir le signaler au public par un placard portant en tête : Bonnes mœurs. Mais, c'est à lui que la ville de Valence, où le souvenir des Pernéty est encore vivant, doit d'avoir possédé pendant assez longtemps une famille qui a fourni plusieurs hommes remarquables, entre autres un savant bénédictin et l'un de nos meilleurs généraux d'artillerie.
Le premier, qui était le frère de Jacques Pernéty, s'appelait Antoine-Joseph et naquit à Roanne en 1716. Etant entré dans la congrégation de Saint-Maur, dont il secoua ensuite la règle, il fit avec Bougainville un voyage d'exploration aux îles Malouines, dont il a publié le journal ; puis, fut quatorze ans durant (1766-1780), bibliothécaire de Frédéric Ier, roi de Prusse, en même temps que membre de l'académie des sciences de Berlin ; {227}enfin, après avoir passé quelques années à Valence (1780-1788), où il fut un des premiers membres et le viceprésident de la Société académique de cette ville, il alla habiter Avignon, où il mourut d'un accident, le 15 octobre 1796, bien que Barjavel le fasse mourir à Valence en 1801. Auteur de nombreux écrits sur les sujets les plus différents, il donna, paraît-il, dans les rêveries de Swedenborg et, ce qui ne manque pas d'originalité, portait en guise de breloque une dent d'Héloïse attachée à sa montre.
L'autre, qui était le quatrième enfant de ce même Jacques Pernéty, naquit à Lyon et non à Valence, comme on l'a dit, le 16 mai 1766 ; sortit lieutenant d'artillerie de l'Ecole de Metz, en 1783, et fut successivement nommé capitaine en 1791, chef de bataillon le 14 janvier 1794, sur le champ de bataille de Rivoli, où il avait eu un cheval tué sous lui ; colonel en 1802, général de brigade trois ans après, enfin général de division en 1807, date à laquelle il fut également créé baron de l'Empire, avec une dotation de 10,000 francs de rente en Gallicie. Commandant de l'artillerie du 1er corps de la Grande Armée en 1812, il fit à ce titre la désastreuse campagne de Russie ; puis organisa l'artillerie de l'armée du Mein, avec laquelle il combattit à Lutzen, Bautzen, Dresde, Leipzig et Hanau ; après quoi il devint directeur de l'artillerie au ministère de la Guerre en 1815, président du Comité de cette arme, et conseiller d'Etat en 1817, et fut titré vicomte et promu grand-croix de la Légion d'honneur en 1825. Dix ans plus tard, le gouvernement de Louis-Philippe le faisait pair de France, et celui de Napoléon III venait de le créer sénateur, lorsqu'il mourut à Paris, le 29 avril 1856, âgé de 90 ans.
Ce général, qui comptait en 1810 parmi les notables du département de la Drôme, y avait encore son domicile politique en 1840. Un de ses frères, ancien commissaire général de la marine, y est mort, laissant deux filles, dont l'une fut la mère du commandant de Sigoyer (voir ce nom).
#Alman. du Dauphiné pour 1788. - Arch. Drôme, n. cl. - Notes de fam. - Dépôt de la Guerre. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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