PIE (François)



PIE (François)), héros de l'époque révolutionnaire, dont une rue de Valence porte le nom et sur lequel on n'a donné encore que des renseignements incomplets et souvent inexacts, naquit à Livron, le 17 mai 1763, de Jean Pie et d'Elisabeth Colombier. Engagé une première fois, pour six ans, dans les grenadiers royaux, le 2 mars 1780, et une seconde fois, le 15 mars 1786, dans le régiment d'artillerie de Besançon, dont il fit partie jusqu'au 5 avril 1790, il l'était pour la troisième fois depuis le 11 février 1791, dans le régiment de Beaujolais-infanterie, faisant partie de la légion de Kellermann, lorsqu'il accomplit l'acte qui l'a rendu célèbre. C'était le 27 août 1792, au lendemain de la déroute de Quiévrain et de l'assassinat du général Théobald Dillon par ses soldats ; Pie, qui avait été blessé à la main d'un coup de feu, ayant été rencontré par l'adjudant-général de Beauharnais, lui dit : " Mon général, achevez-moi, que je ne voie pas la honte de cette journée. Vous le voyez, je meurs à mon poste, à côté de mon fusil, avec le regret de ne pouvoir plus le porter. " Rapportées à l'Assemblée nationale par Mathieu Dumas, le 11 mai, ces paroles y excitèrent naturellement l'enthousiasme. Carnot demanda l'inscription du nom de ce brave au procès-verbal et, le surlendemain, les délégués d'un bataillon de la garde nationale de Paris et d'un bataillon d'infanterie légère caserné dans cette ville, déposèrent sur le bureau de l'Assemblée un sabre d'honneur pour François Pie, en disant que de tels hommes sont une propriété nationale et que c'est aux représentants du peuple à les récompenser. Enfin, quelques jours plus tard, les maréchaux de Rochambeau et Luckner se rendirent à l'hôpital de Valenciennes pour remettre ce sabre à notre héros qui, s'étant du reste promptement rétabli, fut nommé, le 1er juillet 1792, sous-lieutenant au 9e bataillon de la Moselle, d'où il passa, cinq mois après, au 96e régiment d'infanterie, avec lequel il fit campagne jusqu'en 1799, date à laquelle il mourut, à l'hôpital de Bréda (Hollande), des suites de blessures reçues dans la journée du 24 septembre. Or, un an plus tard, la mère de François Pie, dont le nom était acclamé dans toutes les fêtes patriotiques, se trouvait " dans un état de dénuement le plus absolu ", à ce que nous apprend une lettre de Faujas de Saint-Fond au préfet de la Drôme, en date du 18 messidor an VIII.
ICONOGRAPHIE. - I. Grav. sur cuivre à l'aqua-tinta, in-4º. Buste de 3/4 à D., dans un ovale de 0,163/0,120. Dessiné d'après nature, à Valenciennes, par Momal. A Paris, chez Jouinet. Légende de 9 lignes : François Pie, natif de Liveron (sic), district de Valence,... - II. Autre. En pied, assis, {231}de profil, dans un cadre de 0,153/0,120. Labrousse del. et sculp. Saint-Sauveur direxit. Une ligne en haut et deux en bas.
#Biogr. Dauph., ii, 246. - Réimpr. Moniteur, xii, 366, 377. - L. Bourbon, Act. héroïques. - Bull. archéol., xviii, 442. - Arch. de la Guerre. - Journ. de Valence des 6 et 9 juillet 1900, art. de M. Et. Mellier. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

PICHOT (Antoine).htm <-- Retour à l'index --> PIERRE DE MIRABEL, évêque de Vaison au xi.htm