PLOVIER (Etienne)



PLOVIER (Etienne)), évêque de Marseille, inconnu à tous les historiens de cette église autres que l'abbé Albanès, appartenait à une famille de Valence depuis longtemps éteinte, qui a laissé le nom de Plovier à l'un des hameaux de la banlieue de cette ville et qui, après s'être enrichie dans le négoce, fournit d'éminents magistrats au parlement et à la chambre des comptes de Dauphiné. Fils ou frère de Claude Plovier, riche marchand qui fut plusieurs fois syndic de la commune de Valence, notamment en {235}1430, il était licencié en décrets et, dès 1433, prieur de la collégiale de Saint-Pierre du Bourg-lès-Valence, dignité à laquelle il ajouta bientôt celle de chanoine de Romans, qu'on le voit échanger, dix ans plus tard (29 mars 1443), contre un canonicat en l'église cathédrale de Valence, - ce qui ne l'empêcha pas de continuer à faire partie du chapitre de Romans, ainsi que cela résulte d'une délibération capitulaire du 27 juin 1447, qui nous apprend, en outre, qu'il était alors évêque de Marseille, celui qui le représenta en cette circonstance y étant dit procurator R. in Xº patris domini Stephani, D. G. episcopi Massilie, canonici dicte ecclesie. D'où l'on peut conclure que son élévation au siège épiscopal de Marseille fut à peu près contemporaine de celle de Nicolas de Brancas, conseiller et ami du roi René, qui occupa ce siège de 1445 à 1460, date de sa mort, et que des différentes hypothèses émises par M. Albanès, pour expliquer cette élévation de deux prélats sur le même siège, la seule admissible est celle qui fait d'Etienne Plovier un évêque schismatique nommé par l'anti-pape Félix V. Quant aux actes qui ont révélé l'existence de ce prélat à cet auteur et qui sont du 13 juillet et du 8 août 1449, dernière date à laquelle il soit question de lui, ils constatent une acquisition de biens, que l'évêque de Marseille, - episcopus Macilhensis, - prieur et coseigneur du Bourg-lès-Valence, donna ensuite à son neveu, Jean Plovier, citoyen de Valence, plus tard argentier du roi de Sicile, avec qui il convint, en outre, que les troupeaux du prieuré du Bourg-lès-Valence auraient désormais droit de pacage dans les terres dudit Plovier, semblable droit étant accordé aux troupeaux de ce dernier dans les terres du prieuré.
Ajoutons que ce Jean Plovier fut père de Claude, qui eut de Simone Rabot, fille de Jean, conseiller au parlement de Grenoble : 1º Jean ; 2º Pierre, à qui nous consacrerons plus loin une notice ; et 3º Ruf ou Roux Plovier, prêtre et official du diocèse de Grenoble, qui devint conseiller au parlement de cette ville, le 25 août 1535, et mourut en 1572, étant alors doyen du chapitre cathédral de Grenoble ; puis, que Bertrand Plovier, fils de Pierre, ayant succédé à son père, comme second président de la Chambre des comptes de Dauphiné, le 17 mars 1571, fut pourvu de la première présidence de cette chambre en 1577 ; enfin, que le président Pierre Plovier fut armé chevalier par le comte de Saint-Pol, gouverneur du Dauphiné, et que les armoiries de cette famille étaient d'or au chevron de gueules écartelé de vair.
#Arch. Drôme, E, 2491. - Albanès, Arm. des év. de Marseille, p. 115. - Notes de M. Cyp. Perrossier. - Cart. du Bourg-lès-Valence, 147. - Proc. verb. cons. rég. Charles VIII, 184. - Inv. des arch. de l'Isére, introd. - Etc., etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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