POITIERS famille de)
POITIERS famille de))régna plus de deux siècles durant sur les comtés de Valentinois et de Diois, c'est-à-dire sur la plus grande partie de notre département et sur quelques cantons de l'Ardèche ; mais, en dépit de toutes les recherches, on en est encore réduit aux conjectures pour ce qui regarde les origines de cette famille. Car, indépendamment de ce que certains auteurs font des Poitiers les descendants directs des premiers comtes du Valentinois, dont on perd la trace après 1077, alors que d'autres, d'accord en cela avec la légende, les disent issus d'un étranger, qui s'établit dans notre contrée à la suite de son mariage avec la fille unique d'une comtesse de Die ou de Marsanne, dont il s'était fait le champion, ces derniers diffèrent tout à fait entre eux touchant l'origine de cet étranger. Ainsi les uns veulent qu'il soit un Willehelmus Pictaviensis, grand personnage du royaume de Bourgogne vivant en 1016, suivant la chronique de Ditmar ; d'autres, un Guillaume de Peiteus, de Peictavis ou de Pictavis, que l'on rencontre fréquemment dans le Narbonnais, de 1143 à 1177 ; d'autres encore, un bâtard de Guillaume IX dit le Jeune, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, ou, ce qui est une nouvelle opinion, l'héritier de comtes de Valentinois de la rive droite du Rhône.
En un mot, nous n'en finirions pas si nous voulions consigner ici toutes les opinions émises à ce sujet ; aussi nous bornerons-nous à rappeler :
1º Que l'Art de vérifier les dates commence la généalogie des comtes de Valentinois de la maison de Poitiers par un Aimar, époux de Philippe, fille de la comtesse de Marsanne, et que cet Aymar est évidemment l'auteur d'une sauvegarde accordée aux religieux de Léoncel, environ l'an 1150, dont le sceau, aux armes des Poitiers, porte pour légende : sigil... a. pictavensis. comitis. val... ; 2º qu'il résulte de différents actes, datés au plus tard de 1163, que ledit Aimar fut père de Guillaume dit de Poitiers, ayant charge de comte de Valentinois, - W. Pictaviensis cognomine officio vero Valentinensis comes, - et d'Eustache, prévôt de Valence, et que, suivant de prétendues donations faites aux religieuses de Bonlieu, en 1171 et 1173, lesdits Guillaume et Eustache étaient fils de Véronique, comtesse de Marsanne ; 3º que, bien qu'il n'y ait jamais eu de comté de Marsanne, le fils puîné d'Aimar Ier de Poitiers, comte de Valentinois, est appelé Heustachius de Mazana, en 1158 ; 4º que le comte Guillaume Ier de Poitiers, fils aîné d'Aimar Ier, se reconnut en 1163 le vassal de l'évêque de Die pour Suze et Gigors et que, bien qu'étant le gendre du Dauphin et possesseur de biens considérables, l'empereur Frédéric Ier ne lui concéda, en 1178, qu'un droit de péage par terre, de Valence à Monté{242}limar, tandis que la plupart des autres seigneurs ecclésiastiques ou laïcs de la contrée obtinrent alors tous droits de souveraineté dans leurs terres ; ce qui permet de croire que son autorité était encore contestée à cette date-là ; 5º enfin, que le dernier acte, de nous connu, de ce Guillaume de Poitiers, est une donation aux chartreux de Silve-Bénite, en date du 4 mai 1187, et que ce n'est qu'à partir de lui que la généalogie des comtes de Valentinois peut être donnée sans contestations ni réserves.
Cela dit, il nous reste à faire connaître ceux de cette puissante famille qui ont le plus marqué dans l'histoire.
#Biogr. Dauph., ii, 259. - A. Du Chesne, Comtes de Val. - P. Anselme, ii, 208-13. - Cart. Die, ch., 3. - Dº de Léoncel, 3 et 5. - Lacroix, L'Arr. Mont., i, 308 ; v, 55. - Hist. Languedoc, iii, 800. - Etc., etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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