POITIERS (Louis de)



POITIERS (Louis de)), seigneur de St-Vallier, troisième fils de Charles et de Simonne de Méry, hérita des droits de son père sur les comtés de Valentinois et de Diois, en même temps que de ses biens, tant par le fait de la mort de son frère aîné, que par suite d'un testament en date du 18 mars 1410 (1409 v. s.), l'instituant héritier universel, et manifesta aussitôt l'intention de revenir sur les arrangements pris avec le comte Louis II en 1404. De là s'ensuivirent des réclamations et des tiraillements auxquels son frère, l'évêque de Valence (voir l'art. suivant), et lui crurent mettre fin en commettant, au mois d'août 1416, l'acte de violence que nous avons raconté. S'étant introduits, par surprise, chez le vieux comte de Valentinois, ils le contraignirent à s'engager par écrit et par serment à leur laisser ses comtés ; mais les vassaux du comte s'étant ensuite refusés à ratifier cet engagement et le pape l'ayant relevé de son serment, Louis II, qui ne pouvait manquer d'être irrité de la violence qui lui avait été faite, confirma non seulement la donation précédemment faite de ses états au Dauphin, mais encore fit à ce dernier un devoir de poursuivre jusqu'au bout le procès qu'il avait intenté aux Poitiers-St-Vallier, et cela par testament en date du 22 juin 1419.
Ainsi déçus, les deux frères ne se tinrent pas pour battus ; et l'on vit, aussitôt après la mort de Louis II, le seigneur de Saint-Vallier s'intituler comte de Valentinois et de Diois, et faire reconnaître son autorité dans nombre de places, Crest entre autres, ce qui amena une intervention du gouverneur du Dauphiné, avec qui il convint cependant, le 16 juillet suivant, de s'en remettre à la justice du Dauphin une fois instruit de ses {256}droits ; après quoi il envoya son frère, l'évêque de Valence, auprès de ce prince, à Bourges, pour négocier directement avec lui. Or, on sait quelle était en ce temps-là la triste situation du futur Charles VII. Sans troupes et sans argent, alors que la France était envahie par les Anglais, il renonça, le 15 mai 1422, à ses droits sur les comtés de Valentinois et de Diois moyennant 30.000 écus, que l'évêque de Valence lui fit, paraît-il, compter aussitôt. Seulement, ses conseillers s'élevèrent ensuite contre un semblable marché, et l'affaire ayant été portée devant le Conseil delphinal, ce dernier enjoignit au seigneur de St-Vallier de ne rien entreprendre contre les droits du Dauphin qui, étant devenu roi sur ces entrefaites, ordonna le 3 mars 1424 de rendre les 30.000 écus versés par l'évêque de Valence, au nom de son frère. Enfin, le 4 mai suivant, un traité avec ce prélat mit fin au différend, en décidant que le seigneur de St-Vallier renoncerait à ses prétentions sur les comtés de Valentinois et Diois, moyennant 7.000 florins de rente à prendre sur différentes terres, la baronnie de Chalancon et certains autres avantages.
Quatre ans après, Louis de Poitiers, seigneur de St-Vallier, mourait, ayant successivement épousé Catherine de Giac, fille de Pierre, chancelier de France, et veuve de Jacques de Tournon, le 24 janvier 1399 ; puis, Polyxène de Ruffo, fille de Nicolas, baron de Sérignan, qui lui donnèrent, en somme, cinq fils et dix filles.
#Biogr. Dauph., ii, 265. - Du Chesne, 90. - P. Anselme, ii, 207. - Bull. d'archéol., xxxi, 268 et 372 ; xxxii, 21 et suiv. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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