RABOT (Guillaume)



RABOT (Guillaume)), neveu du précédent et philologue, inconnu des biographes, était le puîné des cinq fils que le conseiller Bertrand Rabot eut {291}de son mariage avec Agnès Peccat, et c'est à lui que son père légua, par testament en date du 27 mars 1536, la seigneurie d'Espenel et tous les biens de la famille à Crest. Né aux environs de 1520, on le trouve " professeur ez lois en la cité de Grenoble ", vingt-neuf ans après ; mais son humeur aventureuse, et peut-être aussi les difficultés qu'il eut avec les chefs de l'université de Grenoble, à cause de son penchant pour la Réforme, l'éloignèrent ensuite de cette ville. Il était à Avignon le 15 juin 1550, date à laquelle il écrivit une lettre à Calvin, et encore le 15 juillet 1551. Deux ans plus tard, il habitait Padoue, ville d'où il écrivit une seconde fois à Calvin et où il avait été probablement attiré par Mathieu Gribald, ancien professeur de droit à Grenoble. Il alla ensuite à Strasbourg (1554), puis à Lyon, où il fit imprimer en 1557, Le Miroir d'Alquimie, traduction d'un ouvrage de Bacon, généralement attribuée à son compatriote Nicolas Barnaud, bien qu'elle soit de lui. Enfin, se trouvant quelque temps après à Paris, il " prist parti avec le comte palatin du Rhin, qui lui donna le commandement d'une compagnie de chevau-légers ", et, à en croire la généalogie de la famille Rabot, œuvre d'un membre de cette famille, il conserva ce commandement jusqu'à sa mort. Seulement, il doit y avoir eu confusion ; car, indépendamment de ce que Guillaume Rabot enseignait le français à l'académie de Wittemberg en 1572, date à laquelle il fit imprimer son second ouvrage, une autre généalogie de sa famille, dressée en 1690 par Guy Allard, raconte que le comte palatin du Rhin ayant emmené le dit Guillaume en Allemagne, " luy fit épouser une riche héritière de ce pays, nommée Anne Delter, laquelle étoit fille de Jean Delter et d'Elisabeth d'Ansembourg mariez..., et que ledit comte palatin étant décédé, les parents de ladite Delter lui firent tant de traverses, qu'il ne put jamais avoir la libre puissance de tous les biens de sa femme, et surtout d'une grande succession qui luy étoit arrivée après son mariage, si bien qu'il fut obligé de revenir en Dauphiné avec sa femme, où étant, Claude Rabot, son frère, luy rendit tous ses biens. " Or, c'est en 1576 que mourut le comte palatin Frédéric III, et, revenu en Dauphiné, Guillaume Rabot y décéda en 1585, ne laissant qu'une fille mariée avec Jacques de Margaillan, seigneur de Miribel.
Parlant des enfants de Bertrand Rabot, Moreri cite " Guillaume, seigneur d'Espernoul, capitaine d'une compagnie de chevaux légers, et un autre du même nom, mestre-decamp d'infanterie. " Les deux ne doivent former qu'une personne, qui est notre philologue, lequel était, ainsi que nous l'avons dit, seigneur d'Espenel, dont on a fait Espernoul, et devint probablement mestre de camp d'infanterie après sa rentrée en France ; car, Bertrand Rabot n'eut qu'un fils appelé Guillaume qui est le seul de tous ayant embrassé le métier des armes. Quant au nom de Salénius qu'ajoutait au sien Guillaume Rabot, il l'empruntait au ruisseau de Saleine qui traverse le territoire de Crest et sur les bords duquel les Rabot avaient un domaine.
BIBLIOGRAPHIE. - I *. Le miroir d'Alquimie de Rogier Bacon, philosophe très excellent, traduit de latin en françois par un gentilhomme du Dauphiné. La page suivante déclare le contenu en cette œuvre. A Lyon, par Macé Bonhomme, 1557. Avec privilège du roy. In-8º de 134 pages, à la troisième page duquel on trouve une épigramme en vers au lecteur, formant, l'anagramme du nom de l'auteur : Guillaume Rabot.
II. Oratio de gente et lingua franciæ, recitata a nobili viro Guilielmo Rabotto Salenio, Gallo Delphinate, Publico gallicæ linguæ Professore in Academia Witebergensi, 3 idus Februarij m. d. lxxii. Vitebergœ, 1572, in-8º. Plaquette rarissime dont M. Carl Wahlund a fait insérer une réimpression, précédée d'une notice sur Guillaume Rabot, dans le Recueil de mémoires philologiques présenté à M. Gaston Paris, le 9 août 1889.
#Généal. de Rabot, éd. Chorier, 40. - Moreri, Dict. univ., éd. 1759, ix, 6. - Etc.
{292}RAIMBAUD, évêque de Vaison, que les historiens appellent généralement Raimbaud ou Raibaud-Flotte, en ajoutant quelquefois qu'il était proche parent du comte de Forcalquier, s'appelait en réalité Raimbaud de Mévouillon, à ce que nous apprend une charte du 20 août 1202, constatant certaines donations faites aux Templiers de Roaix, vacante sede imperatoria, R. Comite Tolosano, R. de Medullione Vasionensi episcopo. Quant à la durée de son épiscopat, elle est tout autre que ne le dit Columbi, qui ne le fait commencer qu'en 1212, tandis que c'est vraisemblablement cette année-là, au contraire, que son successeur Ripert devint évêque de Vaison. Car, indépendanmment de ce qu'il est nommé, comme nous l'avons dit, dans une charte de 1202, on relève encore son nom dans un acte du 28 septembre 1203, et nous ne le rencontrons nulle part après le 3 avril 1211, qui est la date d'une troisième charte du cartulaire du Roaix, dans laquelle il est encore fait mention de son épiscopat. Seulement, il faut bien dire qu'il ne fut ni partie ni témoin dans aucun de ces actes ; enfin, nous ne savons pas s'il intervint personnellement dans l'assemblée d'évêques qui se tint à Saint-Gilles en Languedoc, pour contraindre le comte de Toulouse à réparer les dommages par lui causés à l'église épiscopale de Vaison, dont il avait un moment fait l'évêque prisonnier avec ses clercs, après avoir saccagé sa demeure et celle de ses chanoines et envahi leurs domaines, ce que ce comte promit séance tenante, mais tint si peu que, quatre ans plus tard, l'évêque de Riez, légat du Saint-Siège, se plaignait encore au pape Innocent III de ce que le comte Raymond VI se refusait à satisfaire les évêques de Carpentras et de Vaison et à payer la somme de près de 1,000 marcs d'argent, à laquelle il avait été condamné.
#C.-U, J. Chevalier, Cart. de Roaix, ch. 150-51, 153, 174. - Hist. du Languedoc V, 115, 134, 156.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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