RAYMOND-MERLIN (Pierre)
RAYMOND-MERLIN (Pierre)), fils aîné du précédent, naquit vraisemblablement à Romans en 1533, puisqu'il disait à son lit de mort, en 1603, avoir l'âge du roi David, 70 ans, et que son père ne quitta Romans qu'en 1537.
Réfugié en Suisse, avec ce dernier, il étudia la théologie à Genève, sous Théodore de Bèze, puis fut attaché, en qualité de chapelain, à Condé, selon de Thou, à Coligny, suivant d'Aubigné.
En 1566, il était à Alençon ; à Paris, l'an d'après ; ensuite en Dauphiné auprès de son père, et de là, il alla à Genève, d'où il revint en l'année 1568 pour suivre " M. de Lavardin à la guerre. "
Après la bataille de Moncontour, il se retira à la Rochelle, où on l'employa comme pasteur jusqu'au 1er août 1571, date à laquelle il suivit Coligny à Blois ; puis, étant allé rejoindre Condé à Vendôme, il se trouva auprès de lui lorsqu'on amena le corps de Jeanne d'Albret. S'étant ensuite rendu auprès de Coligny, qu'il assista dans une douloureuse opération que lui fit Ambroise Paré et de qui il reçut alors cent écus d'or {298}pour les pauvres de l'église de Paris, c'est encore lui qui se trouva le premier auprès de l'amiral lorsqu'on sonna le tocsin de la Saint-Barthélemy ; mais, ce dernier lui ayant alors ordonné de fuir, il échappa au massacre en se réfugiant chez Renée de France, d'où il gagna Genève au mois de juin 1573.
L'année suivante, Pierre Raymond-Merlin alla habiter Berne, où il devint le chapelain de Mmes de Téligny et de Laval, ce qu'il était encore au mois de mai 1576, date à laquelle l'église de la Rochelle, qui prétendait avoir des droits sur lui, le réclama. Cette prétention donna lieu à des contestations qui le décidèrent à rentrer en France, où il travailla à la réorganisation des églises de Bretagne, qu'il représenta dans le synode national de Ste-Foy (fév. 1578), lequel le chargea de représenter l'église protestante de France dans le colloque de Francfort, où devait se discuter le projet de réunion mis en avant par l'électeur palatin, Jean-Casimir. En 1583, il présida le synode national de Vitré, étant alors pasteur de l'église protestante de cette ville, et, deux ans après, la fameuse paix de Nemours l'ayant contraint de s'expatrier, il se réfugia à Guernesey, d'où il revint en France en 1590, mais tellement affaibli qu'il ne prit plus une part bien active aux affaires des églises protestantes. Prêchant seulement de temps à autre, il se mit au lit le 10 août 1603, en descendant de chaire, et mourut dix-sept jours après, ne laissant de son mariage avec Françoise de Meslay de la Cerisaie qu'un fils, appelé Jacques, qui fut à son tour un pasteur en renom.
On peut se rendre compte de l'importance de Pierre Raymond-Merlin, chez ses coreligionnaires par ce fait, qu'on a prétendu qu'il épousa secrètement la reine de Navarre, Jeanne d'Albret, et fut le père de d'Aubigné, suivant les uns, d'Henri IV, suivant les autres ; ce qui n'est évidemment qu'un conte sans portée.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Sermons sur le livre d'Ester. La Rochelle, 1591, in-8º. Il y a de cet ouvrage une seconde édition, augmentée d'un Argument sur l'histoire d'Ester. Genève, 1594, in-8º ; et une traduction en latin. Genève, 1593, in-8º.
II. Job, commentarius illustratus methodo analytico. Genève, 1599, in-8º.
III. Sainctes prières recueillies de plusieurs passages de l'Ancien et du Nouveau Testament, pour l'instruction et consolation de tous les chrétiens. Genève, 1609, in-8º. Cet ouvrage publié par le fils de l'auteur, a eu deux autres éditions. Cologne, 1615, in-12, et Genève, 1617, in-16.
IV. Discours théologiques de la tranquilité et vrai repos de l'âme.
#Dr U. Chevalier, Notes biogr. et gén. sur... Raymond-Merlin, 9. - La France prot., vii, 389. - De Thou, Hist. univ., vi, 385. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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