ROYSSES (Philibert de)



ROYSSES (Philibert de)), homme de guerre, dont le nom eut du retentissement pendant la première des guerres dites de religion, appartenait à une famille de pauvres gentilshommes du lieu de Piégros, remontant à noble Lantelme de Roysses, qui épousa, en 1339, Marguerite de Charens, du lieu de Suze, et dont un des membres, Girard de Royssiis, était notaire à Crest en 1425. Ayant pris le parti de la Réforme, en même temps que ses voisins, Mirabel et Quintel, il fit, avec eux, cette fameuse campagne de Saintonge, dans laquelle six régiments dauphinois, menés par Montbrun au secours de Condé et de Coligny, furent à peu près détruits par les troupes royales (1568-1569), et, de retour en Dauphiné, continua à guerroyer sous Montbrun, dont il épousa la fille cadette. En 1572, il était gouverneur de Dieulefit, et c'est lui qui signa, le 18 juillet de l'année suivante, une requête des protestants de la contrée à de Gordes, qui venait de s'emparer de Manas, village voisin, lui demandant une suspension d'armes, qui fut d'ailleurs accordée. Puis, comme cette trève et la publication de la paix dite de la Rochelle aboutirent à une nouvelle levée de boucliers du parti huguenot en Dauphiné, de Roysses fut alors investi du commandement militaire du Valentinois, et c'est à ce titre qu'après avoir fait fortifier Livron, il défendit courageusement cette place contre les attaques successives du dauphin d'Auvergne et du maréchal de Bellegarde, jusqu'à sa mort, arrivée le 26 décembre 1574. " Pour se monstrer trop souvent sur le rempart, il fust attaint d'une arquebuzade à la teste ", disent les Mémoires des frères Gay, qui ajoutent : " et estant tombé mort, fust soudain couvert d'ung manteau, afin que les soldarts et aultres de la ville ne se vinssent à fléchir en le voyant mort. La nuict venue, le corps dudit sieur fust mis et inhumé dents le rampart de la bresche. " Beau tombeau pour un soldat.
De Roysses n'avait pas eu d'enfants de son mariage avec Louise du Puy-Montbrun, qui, devenue veuve, se remaria avec Jean de Rauques, seigneur de Saint-Pardon ; puis, avec Pierre de Rivière, receveur des greniers à sel du Dauphiné. Quant à ses biens, ils se partagèrent entre son frère Philippe et sa sœur Isabeau de Roysses, femme d'Olivier Arnaud, coseigneur de Cobonne, qui mourut vers 1620, léguant 45 livres à l'église réformée de Crest.
#Arch. Drôme, E, 1627. - Lacroix, L'Arr. de Montélimar, iii, 166. - Mém. des frères Gay, 136. - Min. de Farsac, notaire à Crest. - Roman, Doc. sur la Réforme, 200.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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