SAUVAIN (Pierre de)



SAUVAIN (Pierre de)), seigneur du Cheylard, fils du précédent, hérita de tous les biens de sa famille, par le fait de la mort sans enfant de son oncle Antoine, seigneur de Piégros, qui avait institué, par testament, en date du 4 septembre 1568, sa mère comme héritière universelle, avec substitution au profit de son frère Pierre. Il ajouta à ces biens la seigneurie d'Auriples, acquise des héritiers de Diane de Poitiers ; mais il suivit une toute autre voie que les siens, car lorsqu'il est question de lui, pour la première fois, en 1595, pendant le siège de Vienne contre les Ligueurs, par le connétable de Montmorency, au lieu d'être parmi les assiégeants, il commande la portion française de l'armée assiégée ; en d'autres termes, c'était un violent Ligueur. Aussi est-ce à lui que le duc de Nemours se confia lorsqu'il soupçonna Disimieu, le gouverneur de Vienne ; lui-même encore avait reçu l'ordre d'arrêter ce dernier, quand Disimieu, instruit du danger qui le menaçait, traita aussitôt avec le connétable. Du Cheylard en conçut une peine si vive qu'il protesta énergiquement et refusa ensuite de voir Montmorency. Mais il en prit finalement assez bien son parti, pour qu'on le voie plus tard servir sous Lesdiguières, qui lui fit avoir le brevet de maréchal des camps et armées du roi, le 1er avril 1622, et lui donna ensuite le commandement de certaines troupes extraordinairement levées pour maintenir la tranquillité dans la province, tandis qu'il irait guerroyer, lui, contre les protestants du Vivarais de nouveau soulevés. Enfin, quand le fils de Gouvernet, Hector de la Tour (voir ce nom), se fut mis en pleine révolte contre l'autorité royale, c'est encore du Cheylard, qui était le beau-père du révolté, que Lesdiguières lui dépêcha, pour l'exhorter à déposer les armes avant qu'une armée allât l'assiéger dans ses châteaux de Soyans et de Mévouillon (1626) ; après quoi, il ne fut plus question de lui.
Marié avec une fille de Claude de Grasse, comte du Bar, gouverneur d'Antibes et de Brancas, que les uns appellent Jeanne, d'autres Suzanne, et qui ne figure pas dans la généalogie de cette famille, Pierre de Sauvain du Cheylard laissa cinq filles, dont l'une, Anne-Charlotte, dame de Soyans, d'Auriples, de Saint-Sauveur, etc., épousa : 1º, en 1616, Hector de la Tour, quatrième fils de Gouvernet ; 2º, en 1635, Tanneguy de Poisson, seigneur du Mesnil.
#Biogr. Dauph., ii, 396. - France prot., ix, 394. - Arch. Drôme, B, 775 ; E, 3629. - Item de Livron, EE, 4. - Chorier, Hist. gén., ii, 759. - Videl, i, 343 ; ii, 229, 345.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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