THOLLON DE SAINTE-JALLE (Faulquet de)



THOLLON DE SAINTE-JALLE (Faulquet de)), seigneur de ce lieu, d'Arpavon, de Pelonne, du Poët-Sigillat et d'autres places, neveu du précédent et l'un des meilleurs hommes de guerre de son temps, naquit vraisemblablement à Sainte-Jalle, dans les premières années du xvie siècle, de Marius de Thollon et de Claire de Taulignan. Dès 1540, il fournissait le dénombrement de ses biens, et quand Montbrun eut donné le signal des guerres de religion dans notre région, en s'emparant, le 7 août 1560, par trahison, de Malaucène, dans le Comtat Venaissin, qui fut ensuite pillé, notre capitaine leva aussitôt une compagnie de gens de pied, pour la défense de ce pays, ce qui lui valut d'être fait gouverneur de Carpentras, par le pape. On le trouve ensuite avec le comte de Suze, lorsqu'il livra à des Adrets, non loin de Valréas, un combat dans lequel chacun des combattants s'attribua la victoire, mais dans lequel Sainte-Jalle perdit ses équipages, ce dont il se vengea, peu de jours après, en repoussant le farouche baron, lorsqu'il tenta de s'emparer de Carpentras, lui tuant nombre de soldats et s'emparant de son artillerie. Créé pour cette action d'éclat chevalier de l'ordre du Pape, il favorisa le siège de Sisteron, boulevard des huguenots en Provence, siège dirigé par Sommerive (5 sept.), en couvrant la frontière du Comtat ; puis, il se joignit à Serbelloni, général des troupes pontificales, pour prendre Camaret et Sérignan, aux mois de février et de mars 1563, et s'il ne put empêcher ensuite la reprise de cette dernière place, par le comte de Crussol, il fit au moins une retraite honorable ; de même, il racheta la défaite que lui infligea Montbrun, près de St-André des Ramières, en enlevant un secours que les protestants d'Orange envoyaient à ce rude adversaire.
Remplacé comme gouverneur de Carpentras, par Rangoni, en 1567, Sainte-Jalle, qui était alors à la tête d'une compagnie d'arquebusiers, contribua à la prise du Pont-Saint-Esprit, par le comte de Suze, le 18 novembre ; puis à celle de Mornas, le 1er février 1568. Il en fut récompensé par le collier de l'ordre du roi, et les revenus de la châtellenie de Nyons. Ayant enfin reçu, au commencement de 1570, le gouvernement d'Orange, il ne le conserva que quelques mois, c'est-à-dire jusqu'à la paix de Saint-Germain-en-Laye, le 8 août, date à laquelle il retourna à Carpentras.
Quatre ans après, Sainte-Jalle était gouverneur de Marguerittes en Languedoc, et, disposant de forces importantes, il tâchait, mais en vain, de surprendre Nîmes, un des boulevards du parti huguenot. Ensuite, il aida les comtes de Suze et de Sault à reprendre Camaret, dans le Comtat, au mois de mai 1574 ; puis, étant retourné à Marguerittes, où il faillit mourir empoisonné, l'année suivante, il fut chargé, au mois de septembre 1578, par Damville, de déloger du château de Beaucaire un capitaine Baudonnet, qui s'y était enfermé avec des soldats, des vivres et des munitions, et voulait le livrer aux huguenots. Bien que les auteurs de l'Hist. du Languedoc ne consacrent que quelques mots à ce siège, dont ils font, à tort, honneur à Damville, il ne dura pas moins de six mois, coùta près de 30,000 écus et donna lieu à une longue correspondance entre Catherine de Médicis et Damville, correspondance dans laquelle revient souvent le nom de Sainte-Jalle, à qui l'on donna le commandement de la place, une fois {375}prise, et dont la reine appréciait à ce point les services que, le 8 octobre de l'année suivante, elle les rappelait au roi, son fils, dans une lettre.
Maintenant, est-ce notre vieux capitaine ou son fils que Lesdiguières assiégea dans le château de Sainte-Jalle, au mois d'avril 1586 ? Il est difficile de le dire. Ce qu'il y a de certain, c'est que Faulquet vivait encore le 10 février 1595, date à laquelle il testa, et que son fils, qui s'appelait Jacques et était avec lui au siège de Beaucaire, fit ensuite la guerre en Provence contre les Ligueurs.
#Biogr. Dauph., ii, 457. - Pithon-Curt, iii, 420. - Inv. Ch. des comptes. - Saurel, Hist. de Malaucène, i, 282. - De Thou, vii, 46. - P. Justin, i, 154-203 ; ii, 54-240. - Lettres de Catherine de Médicis, vi, 91 et suiv., et vii, 159. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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