VESC (Sébastien de)
VESC (Sébastien de)), seigneur de Comps et coseigneur de Dieulefit, capitaine protestant dont le nom revient assez souvent dans l'histoire de notre contrée au commencement des guerres de religion, était encore catholique en 1551, date à laquelle il testa, demandant à être enterré dans l'église de N.-D. de la Calle de Dieulefit, au tombeau de ses père et mère ; seulement, ayant ensuite embrassé la Réforme, il fut aussitôt un de ses plus chauds partisans. Ainsi le trouve-ton à la tête des gentilshommes qui soutenaient, en 1560, le ministre François de Saint-Paul, étranger venu à Montélimar pour y prêcher les doctrines de Calvin, et le voit-on, deux ans après, " commissaire et superintendant aux vivres et munitions nécessaires pour l'avitaillement et fournitures du camp et armée crestienne dressée par M. le baron des Adrets ", ce qui le mit plus d'une fois en désaccord avec ses vassaux de Dieulefit, peu disposés à donner tout ce qu'il leur réclamait.
L'année suivante (6 juin 1563), Sébastien de Vesc se portait caution pour le même des Adrets, accusé d'intelligences avec le duc de Nemours ; et, le 1er octobre 1567, il est un des gentilshommes qui s'emparent tout à coup de l'hôtel de ville de Montélimar, sous prétexte que les hostilités étant reprises, il leur fallait " garder le pays au roi. " Malgré cette affirmation, le Conseil des églises réformées l'ayant chargé, quelques jours après, de " commander au Montélimar pendant les troubles ", il ne fit rien pour empêcher les effroyables désordres que les soldats de Paul de Mauvans, le des Adrets provençal, commirent dans cette ville les 1er et 2 novembre suivants ; car, ce ne sont pas seulement les églises et les couvents qui furent alors pillés et brûlés, il fallut même cacher les archives municipales pour les sauver de la destruction, " d'aultant que les souddats disoient que c'estoient papiers de l'esglise " ; et quand les magistrats municipaux et les habitants s'adressèrent à Comps pour se plaindre de ces désordres, il leur répondit " qu'il seroit bon de prier et invoquer Dieu de vouloir conduire le tout. " Certaine note d'un inventaire des papiers municipaux prétend même qu'il ajouta : " de crainte qu'il n'arrive pis ", ce qui donnerait à supposer qu'il ne voyait pas ces excès de bien mauvais œil.
{394}Que devint ensuite Sébastien de Vesc ? Pithon-Curt dit qu'il accompagna Montbrun en Saintonge et fut tué à la bataille de Moncontour. Seulement, comme le seigneur de Combemont, un de ses fils, fit cette campagne à la tête d'une compagnie de 120 hommes, qui passa à Châteauneuf-du-Rhône la veille même du pillage et de l'incendie des églises et couvents de Montélimar, et qu'au moins un autre de ses fils, appelé Honoré, périt à Moncontour, on peut se demander si Pithon-Curt ne s'est pas mépris ; car, il ne faut pas oublier qu'en 1568 Sébastien de Vesc devait être déjà d'un certain âge.
#Lacroix, L'Arr. de Montélimar, iii, 130, 140 ; vi, 151. - De Coston, Hist. de Montélimar, ii, 228, 250, 274, 284. - Pithon-Curt, iii, 470. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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