VESC (Jean de)



VESC (Jean de)), seigneur de Montjoux, parent éloigné du précédent et comme lui un des premiers partisans de la Réforme dans le Valentinois, était fils de Pierre de Vesc et de Charlotte d'Astoaud, et frère d'un capitaine Montjoux qui fut tué par méprise, d'une arquebusade, au siège de la Mure, le 8 octobre 1580, étant alors sergent-major du régiment de Montoison. Converti aux doctrines calvinistes, ce seigneur de Montjoux ne se contenta pas de les adopter, il les imposa à ses vassaux, ayant fait venir chez lui, dès 1560, un ministre Giraudy, dont les doctrines étaient assez suspectes pour que le synode provincial de Lyon (13 avril 1561) ait représenté à son protecteur qu'il ne le pouvait " chrestiennement garder " ; ce que voyant, Jean de Vesc écrivit à Genève, le 27 juillet suivant, pour demander un autre pasteur, attendu qu'il avait " ung peuple à Montjoux fort affectionné à la parolle de Dieu ", qui le redoutait beaucoup, aurait-il pu dire.
Huit mois après (27 avril 1562), ce même Jean de Vesc jouait le plus triste rôle à Valence, dans l'assassinat de La Motte-Gondrin ; car ce dernier, traqué par la foule, s'étant rendu, c'est lui, Montjoux, qui " luy tira un grand cop d'estoc contre le costé, qui le perça d'oultre en oultre ", lorsqu'il eut été désarmé, crime pour lequel il n'avait pas même, comme d'autres, l'excuse de la vengeance. Quelques jours plus tard, il accompagnait à Lyon le farouche baron des Adrets, dont un des premiers soins, après cet assassinat, fut d'écrire à la reine mère, pour se défendre d'y être pour quelque chose ; puis il fit partie de l'expédition de son beau-frère Blacons dans le Forez et le Velay, et devint enfin gouverneur de la Chaise-Dieu, après la prise de cette ville par les huguenots. Seulement, les catholiques ayant repris la Chaise-Dieu, aussitôt après le départ de Blacons, s'emparèrent en même temps du gouverneur, qu'ils menèrent à Riom, et là notre capitaine eut beaucoup à souffrir, à cause de l'assassinat de La Motte-Gondrin, jusqu'à la fin de décembre, date à laquelle on l'échangea contre un secrétaire du duc de Guise appelé Marseille, que les huguenots avaient fait prisonnier. Rendu à la liberté, Jean de Vesc put donc revenir à Montjoux ; mais c'est à tort que nous avons dit ailleurs qu'il y mourut en 1567 ; car, de Thou raconte qu'il périt en 1573 dans une embuscade, aux environs du château de Fay en Vivarais, dont il voulait s'emparer.
Célibataire ou tout au moins sans enfants, ses biens passèrent au fils puîné de sa sœur, Marie de Vesc, femme de Mathieu Forest, seigneur de Blacons.
#Mém. d'E. Piémond, éd. Brun-Durand, 532, 578. - Lacroix, L'Arr. de Mont., vi, 301. - Roman, Doc., 40. - Mém. de Condé, iii, 348. - Chorier, Hist. gén., ii. - Journ. du siège de la Mure, 14. - De Thou, vi, 604.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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