VILLARS (Didier)



VILLARS (Didier ou Dideron)), dit REBATTE, un des principaux bienfaiteurs des hospices de Romans, était un marchand de draps dont le père, cultivateur au quartier de la Pavigne, également appelé Dideron Villars, fut plusieurs fois consul de cette ville, notamment en 1366 et 1385, et dont le frère, Jacques Villars, autre marchand drapier, s'associa à ses bonnes œuvres. Entré de bonne heure dans le conseil de ville, il fut consul à son tour et remplissait, en 1444, les fonctions de courrier de la ville, dont l'honorabilité et l'importance ne le cédaient à celles d'aucune autre charge municipale. Ayant acquis, dans le faubourg de Pailherey, un des plus populeux de Romans, plusieurs immeubles, entre autres une grange, - grangiam, - auparavant possédée par Jean-Albon de Clonas, recteur des écoles grammaticales du lieu, il y fonda, avec le concours de son frère Jacques, un hôpital pour " les pauvres de Jésus-Christ, les malades, les pèlerins et autres personnes misérables " ; puis, cela fait, remit cet établissement, qu'il se proposait de consacrer à Notre-Dame et à tous les saints, à l'autorité ecclésiastique, le 13 juin 1421. L'acte dressé à cet effet dit que le fondateur de l'hôpital se réserve le droit de l'administrer et d'en nommer le recteur et qu'il veut qu'il en soit de même, après son frère et lui, pour les membres de leur famille, à défaut de qui deux des consuls de la ville, pratiquant le négoce, vérifieraient chaque année les comptes de l'établissement, avec le concours des courriers du chapitre de Saint-Barnard ; enfin, qu'en attendant que les deux chapelains nécessaires pour le service de l'hôpital puissent être entretenus avec ses revenus, il se charge de cet entretien. Et toutes ces conditions ayant naturellement été acceptées par le chapitre de Saint-Barnard, cette acceptation fut approuvée par bulle pontificale du 25 août 1423, après une enquête de laquelle il résulte que les biens donnés par Didier Villars, homme fort riche, - valde opulentum, - produisent et au-delà les 200 florins de rente nécessaires pour les besoins dudit hôpital, qui avait, du reste, déjà reçu d'autres dons à cette date.
{399}On ne sait rien de plus sur Didier Villars, sinon qu'il mourut peu avant 1459, date à laquelle Jacques Villars, probablement son neveu, le remplaça dans le patronage du nouvel hôpital. Quant à cet hôpital, appelé l'hôpital neuf de Notre-Dame, mais plus communément l'hôpital de Pailherey, et même l'hôpital Rebatte, du surnom de son fondateur, il est de tradition qu'il rendit de très grands services pendant les pestes de 1442, 1466 et 1494, et malgré cela il ne subsista pas bien longtemps ; ses locaux étant des plus incommodes et ses charges ayant bientôt excédé ses revenus, ceuxci furent en effet unis, le 23 mai 1555, à l'hôpital de l'Aumône, dont les directeurs firent alors faire chaque dimanche une distribution d'aliments aux pauvres du quartier. Six ans après, on affecta une partie de ses bâtiments à un collège, et le 12 septembre 1649 quelques hospitalisés que l'on y abritait encore furent évacués sur l'hôpital de la Charité. Enfin, on démolit le tout en 1727, pour faire place à une caserne.
#- Arch. Drôme, E, 3592, 3593. - Arch. hosp. de Romans, V B, i, 2. - Dr Chevalier, Hist. des hôp., 88 et suiv. - Arm. de Romans, 216 - P.-E. Giraud, Hist. de Romans, ii, 374. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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