VILLETTE (Louis de)



VILLETTE (Louis de)), sieur du Mey ou du May, gentilhomme dont la famille, établie à Crest dès le xive siècle, avait pour auteur noble Jacques de Villette dit Arbelet, " bastard dudit lieu ", à qui le comte de Valentinois octroya, en 1392, moyennant 600 florins d'or, le droit de faire construire des moulins et des foulons dans cette ville, était fils de Charles de Villette, coseigneur d'Eurre, et de Marie de Sauvain du Cheylard, sœur d'un capitaine huguenot fort connu. Etant, avec cela, le beau-frère de Pierre de Frize, ce fougueux partisan de la Réforme qui saccagea l'abbaye de St-Antoine, en 1562, et alla ensuite à Genève, où il fut reçu bourgeois le 11 septembre 1567, Louis de Villette se fit, lui aussi, calviniste, et rejoignit ensuite Pierre de Frize à Genève, ainsi que le prouve son inscription sur les registres de cette ville à la date du 31 décembre 1572. Seulement, il n'y resta pas, comme de Frize, mais revint en Dauphiné pour y être un des hommes importants de son parti.
Docteur en droit, " M. du Mey ", comme l'appellent les papiers du temps, fut en effet chargé de distribuer la justice aux protestants du bailliage du Buis, avec résidence à Nyons, quand " l'assemblée generale de la noblesse et esglises refourmées du païs de Dauphiné eut décidé de commettre des vi-baillifs et viceneschaulx en la place des catholiques, attendu... qu'ils ne sont pas de seur accès pour ceux de la religion ", c'est-à-dire au mois de janvier 1586 ; et, cette organisation, essentiellement révolutionnaire, ayant naturellement été de courte durée, il fut question de lui pour une charge de conseiller à la Chambre de l'Edit de Grenoble, lorsqu'on organisa enfin ce tribunal. Mais, il ne put pas être reçu, à ce que nous apprennent les Mémoires de la Ligue (III, 464), et, pour le dédommager, on le chargea, quelque temps après, de remplir les fonctions de visénéchal à Montélimar, pendant l'absence du titulaire de cette charge, le fameux Jacques Colas (14 septembre 1589) ; puis, ce dernier ayant pris parti contre Henri IV, il fut nommé visénéchal à sa place. Seulement, il contenta si peu les Montiliens, que ceuxci faisaient, dès 1598, toutes démarches pour obtenir qu'on le remplaçât, et que les consuls et le conseil général de la commune décidèrent, le 20 mai 1599, d'appuyer ces démarches, " à cause des desportements du sieur du Mey en l'exercice de la justice. " Maintenant, quels étaient ces " desportemens ? " Tout ce que nous savons, c'est que ce n'est que vers le milieu de l'année 1601 que Louis de Villette abandonna ses fonctions de visénéchal pour se retirer dans sa {400}ville natale, où il testa le 2 février 1604 et mourut quelque temps après, ne laissant, de son mariage avec Gabrielle Odde de Triors, qu'une fille appelée Hortense, qui épousa, en 1606, Hercule d'Arces, et, en 1617, Aimar des Massues, sieur du Mas.
Les armoiries de cette famille, qui finit vraisemblablement avec Louis de Villette et que l'on a souvent confondue avec celle d'un capitaine Nicolas Villet, qui s'établit à Châteauneuf-de-Mazenc en 1590, à la suite de son mariage avec Melchionne de Philip, fille d'un notaire de ce bourg, étaient : d'azur au chevron d'or, accompagné de trois lionceaux d'or, deux affrontés en chef et un en pointe.
#Inv. de la Chambre des comptes de Dauph. - Min. de notaire. - Bull. arch., v, 462, 464. - De Coston, Hist. de Montélimar, ii, 546-47. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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