BARNAVE (Louis-Charles-Paul)



BARNAVE (Louis-Charles-Paul)), professeur, né à Saillans, le 16 juillet 1829, et décédé à Marseille, le 21 octobre 1898, appartenait à la même famille que le célèbre constituant de son nom ; car son père, qui était un ancien officier du premier Empire, avait pour bisaïeul le frère de l'aïeul du Constituant. Ayant fait au petit séminaire de Valence les plus brillantes études, il entra, en 1848, à l'Ecole normale, après avoir passé deux ans au collège Stanislas, et fut, conséquemment, de la même promotion que Taine, Sarcey, Prévost{419}Paradol, Weiss, Edmond About et d'autres hommes qui se firent ensuite un nom dans les lettres ; il eut aussi là pour camarades, en dehors des élèves de sa promotion, le futur cardinal Perraud et Challemel-Lacour. Enfin, étant entré à l'Ecole normale avec le numéro 9, il en sortit avec le nº 3, et devenu alors professeur de seconde au lycée d'Avignon, il alla, trois ans plus tard, à celui de Marseille, où il occupa successivement la chaire de troisième, celle de seconde et celle de rhétorique, et se fit une telle réputation de catholique fervent et convaincu, en même temps que de professeur du plus haut mérite, que nombre de familles, jalouses de lui confier leurs fils, le pressèrent bientôt d'avoir un établissement à lui. Ce que voyant, il se décida enfin, en 1863, à ouvrir, non loin de la chapelle de N.-D. de la Garde, une petite institution dite de Saint-Joseph, qui devint, en 1870, l'école Salvien, établissement d'enseignement secondaire dont il fut jusqu'à sa mort le directeur et le principal professeur, et qui dut évidemment à cela de compter parmi les meilleures maisons d'éducation du Sud-Est de la France.
Quant à Charles Barnave luimême, indépendamment de l'importance qu'il acquit ainsi, il fut tout à fait une personnalité marquante du monde religieux à partir de 1886, date à laquelle, réalisant le plus cher de ses vœux, il entra dans le sacerdoce ; car, tout en s'occupant toujours d'enseignement, il se répandit alors un peu dans la vie publique et marqua, notamment dans l'assemblée commémorative des états du Dauphiné, tenue à Romans, les 10 et 11 novembre 1888, et dans l'assemblée provinciale de Provence, tenue à Aix, les 11 et 12 mai 1889 ; puis, dans les états libres tenus à Romans, les 12 et 13 décembre 1891.
Six ans après (11 août 1897), Charles Barnave adressait au président de la République une lettre datée de son bourg natal, " lieu d'origine de la famille Barnave ", dans laquelle il adjure le chef de l'Etat, qui venait alors d'inaugurer le monument de Vizille, de faire le possible " pour que le glorieux monument élevé par l'art et le patriotisme en souvenir des Etats du Dauphiné ne soit pas une image éphémère et trompeuse, mais un symbole vivant de liberté, d'amour et de paix entre tous les membres de la patrie dauphinoise et de la grande patrie française. "
Cette lettre peut donner une idée de l'élévation de ses sentiments et, abstraction faite de toutes autres raisons, explique le mouvement de sympathie qui se manifesta, un peu partout, à la nouvelle de la mort de ce saint prêtre qui, pour me servir de l'expression d'un des membres de l'Association des anciens élèves de l'Ecole normale, est " un de ceux qui ont le plus honoré cette école ".
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. L'Abbe Charles Barnave, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, directeur de l'Ecole Salvien, à Marseille, par le chanoine A. Bouloumoy... Marseille, 1898, in-8º de 55 pp., avec portr. - II. Un Normalien dans l'Eglise, l'abbe Barnave, par Jules Cauvière... Paris, 1897, in-8º de 11 pp.
BIBLIOGRAPHIE. - Lycée impérial de Marseille. Distribution solennelle des prix. Discours prononce par M. Barnave, professeur de rhétorique. Marseille, 1857, in-8º de 19 pp. C'est une remarquable étude sur Fr. Ozanam.
#Le Petit Marseillais, du 22 oct. 1898 ; L'Univers, du 28 oct., et La Vérité, du 1er nov. de la même année.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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