BOUFFIER (André-François)



BOUFFIER (André-François)), chansonnier, qui naquit à Lyon en 1821, mais dont la vie s'écoula à Valence, où il est décédé le 16 septembre 1894, fut d'abord apprenti dans une imprimerie de cette dernière ville ; puis, son service militaire terminé, y revint comme ouvrier, vers 1848. Cinq ans après, il épousait la fille d'un {420}ancien officier du premier Empire, élève de la Légion d'honneur, et devenu ensuite père d'une fillette, il ouvrait, au bout de quelque temps, un magasin de musique, dans l'espoir d'amasser plus facilement ainsi un petit pécule pour cette enfant. Avec cela, il fut en même temps graveur sur métaux ; mais ce qui le signale à notre attention, ce sont les joyeux refrains qu'il composa, tantôt en tenant le composteur, tantôt en maniant le burin ; car, son temps fut, on le sait, celui de la chanson spirituelle et gaie, quelque peu gauloise parfois, mais toujours de bonne compagnie, et, sous ce rapport-là, Bouffier fut tout à fait de son temps. A Paris, où l'on se souvient encore de certaines de ses chansons, il eût été du Caveau, et celle qui est intitulée Ma Chanson ou les Enfants de Bacchus a presque fait le tour du monde.
On lui doit, en outre, un certain nombre de romances sentimentales connues : Les Pêches, Coquette, Perle d'amour et Lisette ; sa mélodie Près d'un ruisseau eut un grand succès, et son Sébastopol, en faisant vibrer la fibre du patriotisme, le fit porter en triomphe. N'oublions pas un livret écrit avec beaucoup d'esprit et d'humour, dont le titre est L'Homme propose et la Femme dispose, et constatons enfin que tout en restant à Valence, il acquit assez de réputation pour faire partie de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. D'où l'on peut conclure qu'il fut heureux une partie de sa vie ; mais, en revanche, comme ses dernières années furent attristées ! Car sa fille unique mourut à 22 ans, et il était aveugle, sourd et muet depuis plusieurs années lorsqu'il mourut à son tour, écrasé par le chagrin.
Voici la liste de ses principales œuvres :
I. Ma Chanson ou les Enfants de Bacchus (musique de Liauzun).
II. La Vigne malade, chanson (musique de Rouméguère).
III. Ça fait toujours plaisir à voir, chanson (musique de J. Kapry).
IV. Encore une Chanson (musique de Kapry).
V. Ce qui me défrise, chanson (musique de Rossi).
VI. Soldats et Matelots, chant national (musique de F. Arnaud).
VII. Sébastopol, chant national (musique de Kapry).
VIII. La Pologne, chant national (musique de H. Rouméguère).
IX. Le Progrès, chant des travailleurs (musique de Michel Bléger).
X. Les Pêches, chansonnette (musique de G. Arrigotti).
XI. Perle d'amour, chansonnette (musique de L. Bousquet).
XII. Coquette, chansonnette (musique de G. Arrigotti).
XIII. Autre temps, autre mode, chansonnette (musique de V. Cogniet).
XIV. La Loi du plus fort est toujours la meilleure, chansonnette (musique de V. Cogniet).
XV. La Retraite, chansonnette (musique de F. Marie).
XVI. Madame Lambert à la recherche de son mari (musique de Michel Bléger).
XVII. Lisette, mélodie (musique de Victor Massé).
XVIII. Les Jolis yeux de ma Voisine, romance (musique de F. Arnaud).
XIX. Captive et Chevalier, ballade (musique de V. Cogniet).
XX. Regrets, rêverie (musique de G. Arrigotti).
XXI. Près d'un ruisseau, mélodie (musique de A. Rouméguère).
XXII. Laissez une gerbe aux glaneurs, mélodie (musique de Kapry).
XXIII. A la Vierge, cantique à trois voix (musique de Bléger).
XXIV. Adolphe et Olivia, duo comique (musique de V. Cogniet).
XXV. Souvent l'Homme propose et la Femme dispose, opérette.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Bouffier, par M. Et. Mellier, dans le Journal de Valence, des 20 et 21 septembre 1894.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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