Page 2 - Associations des Amis du Vieux Marsanne
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Ils sont partis, les moissons à peine terminées. Ils laissaient derrière eux Rochecourbe, les Trois Becs, la

          ligne familière des collines autour de la plaine, la maison au village ou la ferme abritée de cyprès. C'était

          pour peu de temps, c'est sûr. Et puis ils ont embarqué, avec tout le barda, dans un train qui les a

          emmenés loin, si loin, vers des plaines à l'infini qu'il n'auraient jamais pu imaginer.


          Nous les avons suivis pendant quatre longues années, des Vosges à l'Alsace, puis en Champagne et

          jusqu'aux étendues sans bornes de Picardie et du Nord. Jamais le train ne les a ramenés, même pas leurs

          restes pour la plupart. D'autres, blessés, ont pu se reposer un temps à l'hôpital de Fresneau avant d'être

          renvoyés au front qui les a engloutis à leur tour.


          Quarante-quatre Marsannais sont tombés, courageux, aux côtés de leurs camarades venus, comme eux,

          de tant d'autres villages de France. Leurs noms figurent désormais sur les croix des grandes nécropoles

          proches des champs de bataille où ils ont combattu, et aussi à Marsanne, sur le monument qui leur est

          dédié, au cimetière, sur le caveau de famille, ou dans l'église paroissiale.

          Les Amis du Vieux Marsanne ont souhaité rendre un dernier hommage aux poilus Marsannais disparus

          dans la Grande Guerre en publiant en un volume unique les articles qui ont été consacrés à leur

          biographie, à l'antenne hospitalière de Fresneau et à la construction du Monument aux Morts dans les

          trois derniers numéros du Bulletin de l'association.



























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