Page 139 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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C’était hier…

               Au cours des siècles, depuis bientôt mille ans, des personnages authentiques ou légendaires ont
               marqué notre histoire locale. Nous pouvons aujourd'hui lire leurs noms sur les plaques de nos
               rues, de nos places, de nos lotissements...
               Mais qui étaient-ils ? s'interrogent bon nombre d'entre nous, indépendamment de leur âge ou de
               leur ancienneté de résidence.

               Pour toute réponse, seule une rapide étude biographique m'a paru s'imposer. La voici, suivant
               l'ordre chronologique de notre histoire (on pourra retrouver sur le plan ci-joint, la numérotation
               correspondante).


                                                                          1 - LE LEGAT (Place du...)

                                                  On dit qu'en 1095, le Pape Urbain II, se rendant au Concile de Clermont,
                                                  nomma Adhémar de Monteil, évêque du Puy, son légat pour la première
                                                  croisade. Dans cette expédition, Adhémar aurait emmené ses frères de
                                                  Montélimar et plusieurs vassaux, dont un « Marsanne ». Il mourut, dit-on,
                                                   Devant Antioche et ses compagnons ramenèrent ses armes, sa croix et sa
                                                   chapelle. C’est à cette croix, soi-disant offerte au vassaux méritants, que
               l                                   la légende attribue l’origine des armes de Marsanne. Je dis bien, la

                                                   légende, car aucun texte authentique connu à ce jour n’en porte la trace.

               En  1854,  dans  une  "note  archéologique  sur  les  armes  de  Marsanne",  Monsieur  Charles  de
               Montluisant, capitaine d'artillerie, avait mené son étude à partir d'une charte des Adhémar datée
               de 1099. Or, il a été démontré depuis que cette charte est fausse, ce que confirme le regretté
               Maître Valentin du Cheylard dans son "Nouveau Cartulaire de Montélimar", en 1979.


                           2 - LES POITIERS (Rue du Comte...)

               Les Poitiers, comtes de  Valentinois et de Diois, furent seigneurs de Marsanne du milieu du
               XIIe siècle à 1419. Leur présence à Marsanne apparaît vers 1156, à l'occasion du mariage de
               Berthon de Poitiers avec Véronique, fille de la Comtesse de Marsanne ; elle prend fin à la mort
               du dernier de la lignée, Louis II de Poitiers, en 1419.

               Ils furent des seigneurs libéraux, des administrateurs bienveillants. C'est à eux que l'on doit, en
               1286,  la  première  délimitation  communale  du  territoire  de  Marsanne.  On  peut  lire  dans  les
               archives (Série E 6425-FF1) : "Raymond de Vernejean, juge d'Aimar de Poitiers et Guillaume
               Bayle  Châtelain  de  Crest,  séparent  en  1286,  par  des  bornes  en  pierre,  les  mandements  de
               Grâne et de Marsanne, et l'acte est dressé près de la 'Pierre Sanglante'."..."Ces bornes, lors de
               la  vérification  des  limites  en  1605,  sont  mentionnées  porteuses  d'une  "double-croix",  que  le
               vulgaire appelle "eschagnie" et qui est la "marque de la communauté". (Arch. Série E 6433 -
               FF9).

               Je  me  suis  longuement  interrogée  à  propos  de  ce  terme  jusqu'au  jour  où,  le  considérant
               phonétiquement et comparativement à nos vieilles prononciations patoises, je l'ai prononcé "ès
               chégné", ce qui voudrait dire "c'est le signe"...le signe de la communauté, bien entendu.
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