Page 140 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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Le 14 mai 1354, c'est le Comte Aimar VIII de Poitiers qui fit don de la forêt aux habitants de
               Marsanne, avec tous les droits que cela comporte, concédant ainsi aux Marsannais les solides
               privilèges qu'ils surent défendre jusqu'en 1789 (voir donation de la forêt dans le Bulletin N°5
               des Amis du Vieux Marsanne). C'est de lui dont notre vieille rue porte le nom.

               3 - CHEVALIER DE COURSAS (Lotissement)

               Noël de Coursas était né du mariage, en septembre 1537, entre Antoine de Monteil de Coursas,
               originaire de Grâne et Marguerite Odoard, fille de noble Pierre Odoard de Marsanne (domaine
               du Parc). Il s'illustra très bravement au cours des guerres de religion en défendant Marsanne-la-
               catholique  contre  les  assauts  successifs  des  protestants,  conduits  par  Monbrun,  puis  par
               Lesdiguières.

               Dès 1573, (Bertrand Raimbaud de Simiane, baron) de Gordes, gouverneur du Dauphiné, avait
               confié la garde de Marsanne à ce "Bon et vaillant capitaine, expérimenté aux armes et fiable".
               Ce "bon capitaine", sans cesse, prévint ou repoussa les assauts ennemis jusqu'à l'ultime victoire,
               remportée le 4 janvier 1589, contre les hommes de Lesdiguières, cantonnés au "Hautes Tours".
               Avec cinq cents cavaliers, mille arquebusiers à pied, trois canons, ces derniers échouèrent face
               au puissant système défensif, face à la confiance et au courage qu'avait obtenu de Coursas. La
               paix revenue, jouissant de l'estime générale, il vécut ses derniers jours à Marsanne, où l'on situe
               sa  mort  vers  1604.  Nous  avons  conservé  un  "fauchard"  (arme  ancienne,  dérivée  de  la  faux)
               toujours  exposé  dans  la  petite  chapelle  de  Fresneau  où  il  est  le  symbole  du  catholicisme
               victorieux.

               4 - DE BAILLENCOURT (Avenue...)

                                                                   e
               Le colonel Jérôme de Baillencourt commandait le 40  Régiment d'infanterie, à Rome, en 1854.
               C'est lui qui présenta au Pape Pie IX la requête de Monsieur Charles Bernardin de Montluisant
               concernant le couronnement de Notre-Dame de Fresneau ; c'est lui encore qui fit bénir par Sa
               Sainteté la couronne de la Vierge offerte par la famille de Montluisant. Il fut, en quelque sorte,
               notre plénipotentiaire auprès du Saint-Siège dans l'action menée par Monsieur de Montluisant
               en faveur du pèlerinage  de Fresneau.  Le couronnement solennel de la Vierge, à laquelle fut
               attachée l'indulgence de la Portioncule, fut célébré en présence d'une immense foule et de très
               nombreux prélats, le 8 septembre 1855.

               5 - EMILE LOUBET (Place...)

               Il naquit à Marsanne le 30 décembre 1838, à la ferme de "La Terrasse", propriété actuelle de la
               famille Charol.
               Après une enfance simple de petit paysan très proche de la nature, se rendant chaque jour, à
               pied, à l'école du vieux village (voir bulletin n°4 - Amis du Vieux Marsanne), ses études le
               conduisirent jusqu'au doctorat en droit, obtenu à Paris en 1863.

               Revenu au pays, il s'inscrivit au barreau de Montélimar comme avocat et s'engagea très vite sur
               les  chemins  d'une  carrière  politique  qui,  à  partir  de  la  mairie  de  Montélimar,  l'emmènera
               jusqu'à  l'Elysée  (1899-1906).  "Je  suis  un  républicain  modéré,  mais  pas  modérément
               républicain", disait-il alors que la république était encore bien mal assise.

               Homme de raison, très cultivé, très travailleur, doué d'indéniables qualités de conciliateur, de
               diplomatie,  il  fut  un  grand  président,  le  premier  de  la  Troisième  République  qui  accomplit
               totalement son septennat, le premier issu d'une famille paysanne.
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