Page 170 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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C'était hier...
LES LIEUX DE SEPULTURES A TRAVERS NOTRE HISTOIRE
Notre projet de remettre en ordre le vieux cimetière du Ventol a éveillé, chez bon nombre d'entre nous, une
juste curiosité historique concernant l'évolution des champs de repos sur notre territoire.
Si l'archéologie, la mémoire collective, les découvertes liées à l'actuelle profondeur des labours, témoignent
de l'existence, dans notre sol, de sépultures éparses de l'époque gallo-romaine (1), il faut, au stade actuel de
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nos recherches, attendre le début du 17 siècle pour rencontrer dans nos archives les premiers documents
relatifs aux lieux d'inhumation communautaires.
Les cimetières, à cette époque, jouxtaient le plus souvent les édifices religieux. Sous la haute vigilance des
ministres du culte, ils accueillaient dans leur terre bénite, tout près des saints lieux de prière, la dépouille
mortelle des catholiques, tous forts soucieux du repos de leur âme. Les évêques, au cours de leurs visites
épiscopales, se devaient d'en surveiller le bon état. Leurs critiques sans complaisance, leurs ordonnances
impératives étaient consignées dans des procès-verbaux détaillés, pointilleux, dont certains sont parvenus
jusqu'à nous (Archives Marsanne GG11)
Les curés, à la même époque et dans l'esprit du concile de Trente, se virent dans l'obligation de "tenir
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registre". Celui de Marsanne en reçut l'ordre, par le procès-verbal du 1 octobre 1613, où l'évêque écrivait :
"Nous...enjoignons au dit curé de publier le premier chapitre de la réformation des mariages en la session
2'e du concile de Trene, ...et de tenir registre de ceux qu'il épousera, baptisera et enterrera."
J'ignore si cette injonction tarda à prendre effet, ou si les premiers registres "Baptêmes - Mariages -
Sépultures" s'égarèrent, mais le plus ancien qui soit en notre possession s'ouvre à la date du 29 mai 1646
(Archives Marsanne GG1). Il est suivi de plusieurs autres, sans interruption jusqu'en 1792, date à laquelle
furent mis en service les premiers registres municipaux d'état-civil.
Très régulièrement tenus par les chargés de paroisse, mais particulièrement riches de précieux
renseignements sous la plume du curé Demeyzin, entre 1720 et 1768, ce sont ces registres paroissiaux qui,
en compagnie des procès-verbaux précités, ont constitué l'essentiel de mes sources pour la période
prérévolutionnaire. Pour la suite, et à dater du 11 mars 1790, les registres des délibérations du Conseil
Municipal remplirent ce rôle.
I - LES EDIFICES RELIGIEUX
La prédilection des cimetières à s'établir près des édifices religieux nous imposait une brève étude préalable
de ces derniers qui peuvent se répartir en trois groupes :
- 1) Eglises paroissiales et prieurés
- 2) Chapelles secondaires
- 3) Eglises contemporaines
1) EGLISES PAROISSIALES ET PRIEURES
Selon les procès-verbaux des visites épiscopales de 1603 et 1613 (Archives Marsanne GG11), nous savons,
qu'au lendemain des guerres de religion, la paroisse comptait deux églises paroissiales - Saint-Félix et
Notre-Dame - ainsi que deux chapelles à charge de Prieurs - Saint-Martin et Saint-Laurent de Meyras -
(voir Carte A).
Les quatre édifices, qualifiés de "ruinés par les guerres passées", étaient évidemment de construction
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antérieure à ces dernières. L'existence de Saint-Félix et des deux prieurés avait été signalée, dès le 14