Page 224 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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DE BONAPARTE A EMILE LOUBET
1800 - 1914
Un grand siècle pour l'Histoire de Marsanne
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C'est au cours de ce 19 siècle, en effet, que notre vieille "communauté", sortant de son long
contexte moyenâgeux, prit la "figure" moderne que nous lui connaissons aujourd'hui.
En 1800, au lendemain de la Révolution, Marsanne comptait 1065 habitants. La majorité de cette
population, essentiellement agricole, habitait le vieux village et la "Côte", tandis que le reste
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occupait les hameaux et les petites fermes, dispersées dans la plaine depuis le 17 siècle (1). A
l'intérieur des remparts, l'habitat avait bien vieilli. Bon nombre d'édifices, marqués par le temps
et les luttes guerrrières, menaçaient ruine. En bas, au-delà de la Côte, c'était la campagne. Seule,
l'antique fontaine débitait abondamment son eau, laissant ses effluents rejoindre le Frénaud, qui
divaguait tout près, au gré de ses débordements. Le vieux cimetière occupait l'emplacement
actuel du Champ de Mars (2).
Pas de routes, mais des chemins inter-villages, plus ou moins entretenus. Partant de la fontaine,
celui du Clos (Ordinaire N°2 aujourd'hui) rejoignait le "Grand Chemin" qui menait de
Montélimar à Crest par Autichamp.
A travers la forêt, le chemin des Tourettes et celui de Mirmande conduisaient à la vallée du
Rhône et à Valence.
A la fin de l'année 1800, la commune, dans ses limites actuelles, avait à sa tête un maire,
Honoré Meilhon, nommé par le préfet sur une liste de notables. Elle dépendait de la toute
nouvelle sous-préfecture de Montélimar où le premier sous-préfet, M. Gaud-Roussillon venait de
s'installer.
Le canton dont elle était le chef-lieu depuis 1790, venait d'être réorganisé. Il comprenait
désormais : Charols, Cléon d'Andran, Condillac, La Coucourde, La Laupie, Savasse, Manas,
Marsanne, Saint-Gervais, Saint-Marcel, Sauzet, Savasse et les Tourettes (Roynac n'y fut intégré
qu'en 1948).
Dans ce cadre administratif solidement défini, les deux premières décennies du siècle n'en
demeurèrent pas moins difficiles. La faiblesse des finances, l'état alarmant des édifices publics et
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les fréquents changements de régimes (1 République, 1 Empire, Restauration) en furent la
cause.
Il fau attendre les années 1830 pour voir s'ouvrir enfin une période de prospérité.
L'agriculture locale prit un nouvel essor avec l'emploi des premiers engrais chimiques et la
culture des prairies artificielles qui supprimèrent les ruineuses jachères.
La vigne et la sériciculture familiale connurent un âge d'or qui assura à chaque foyer un revenu
annuel appréciable, jusqu'au drame du phylloxéra en 1882.
De nouvelles familles vinrent s'installer à la campagne tandis que les services administratifs
dignes du canton, se mettaient progressivement en place : Juge de Paix, Greffier, Huissier,
Percepteur, Receveur des Postes, Receveur d'enregistrement, facteur, Brigadier forestier, Agent-
Voyer, gendarmes, garde-champêtre...