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MARSANNE, UN HOTEL DE VILLE ORIGINAL
                                      AVEC MAIRIE ET JUSTICE DE PAIX


          Au milieu du XIXe siècle, après l'église, la gendarmerie et l'école de garçons, tandis que le "village
          du  bas"  poursuivait  son  extension,  la  construction  d'un  "Hôtel  de  Ville"  devint,  à  son  tour,
          indispensable.

          En  se  substituant  aux  locaux  vétustes  et  inadaptés,  utilisés  depuis  la  Révolution,  cet  "Hôtel  de
          Ville"  devaient  accueillir  confortablement  tous  les  services  municipaux,  mais  aussi  ceux  de  la
          "Justice de Paix" siégeant dans chaque chef-lieu de canton depuis 1790.

          Le  projet  était  d'importance.  Mis  en  route  dès  1859,  il  nécessita  d'abord  l'achat  de  quelques
          parcelles de terrain, occupant l'emplacement choisi. Le 27 avril 1865, un "plan-projet" proposé par
          l'architecte Fontanille fut approuvé par la Préfecture. Il prévoyait un majestueux édifice, percé de
          nombreuses  fenêtres,  chacune  encadrée  de  nobles  pierres  taillées.  Le  rez-de-chaussée  y  était
          entièrement destiné aux services de la Justice de Pais, le premier étage à ceux de la mairie, tandis
          qu'au sous-sol étaient prévus un lavoir public bien abrité, et diverses dépendances (caves, bûcher,
          etc.)

          Le chantier, mené de main de maître dès ses premières années, fut regrettablement interrompu à
          mi-parcours,  suite  à  la  faillite  de  l'entreprise  responsable.  Un  long  retard  et  des  problèmes
          juridiques s'en suivirent laissant en suspens une œuvre d'excellente qualité et déjà bien avancée.
          Quand la fin des travaux put enfin se réaliser, ce fut avec des moyens réduits et des techniques plus
          modestes que le connaisseur peut toujours déceler aujourd'hui.

          Entre  1859  et  1884,  cette  œuvre  de  longue  haleine  fut  poursuivie  par  deux  municipalités
          successives d'Augustin Loubet, père du futur président. Sa mort brutale en 1882 l'empêcha de voir
          son oeuvre achevée. Deux ans plus tard, lors de l'inauguration solennelle de l'édifice, hommage lui
          fut rendu par les personnalités groupées sur le balcon d'honneur, en présence de son fils Emile,
          alors député et conseiller général.
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