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LA JUSTICE DE PAIX
Au rez-de-chaussée, suivant des normes préétablies, et comme on peut encore le lire au fronton de
chaque porte, le vaste hall de la "Salle des Pas Perdus" desservait tous les services du tribunal :
"Concierge", "Greffe", "Cabinet du Juge", "Justice de Paix", "Salle d'Audience". Les affaires ne
manquèrent jamais et les multiples dossiers, versés aujourd’hui aux archives départementales, en
témoignent fidèlement.
De 1795 à 1921, vingt juges de Pais résidant à Marsanne se succédèrent, suppléés ensuite, jusqu'à
la fin des années 1950, par des confrères venus de Montélimar. Un appartement leur avait été
aménagé dès 1885, au premier étage, à l'emplacement actuel de la bibliothèque municipale. Ils
l'occupèrent jusqu'au départ, en 1921, du dernier juge titulaire de la place, muté alors dans la
capitale du nougat.
Dans leurs bureaux laissés progressivement vacants, les services du secrétariat de mairie
s'installèrent à la fin des années 1930. En février 1955, à la demande de la municipalité, et par
décision de Monsieur le Procureur de la République, la "Salle d'audience" où siégèrent les derniers
juges venus de Montélimar, fut libérée pour devenir "Salle des Fêtes". Elle fut très vite aménagée
en Salle de cinéma municipal avec, pour projectionniste dévoué, l'inoubliable garde-champêtre
d'alors, Marius Ranc.
Depuis, et toujours sous le nom familier de "Salle de la Justice de Paix", elle accueille sans
discontinuer réunions, réceptions ou expositions diverses. Sa large tribune, ses vieux bancs et les
inscriptions conservées aux frontons des portes du hall constituent un patrimoine parfaitement
respecté, et fidèlement entretenu, témoin d'un grand siècle d'histoire juridique marsannaise.
LA MAIRIE
Depuis la Révolution, les services qui s'étaient déplacés de l'ancienne Maison Commune, rue Saint-
Claude, jusqu'au bas de la rue Comte de Poitiers, en passant par la rue des Chèvres, trouvèrent
enfin dans le nouvel édifice les locaux convenablement adaptés à leurs besoins. Ils comprenaient, à
l'étage, de grandes salles dont les inscriptions frontales des portes nous indiquent encore les
attributions premières : "Secrétariat", Cabinet du Maire", "Salle du conseil Municipal". Une
quatrième grande salle, sans inscription, accueillait toutes les activités diverses liées à la vie
municipale.
Avec le temps, l'usage de ces pièces varia bien des fois. C'est ainsi que, de 1899 aux années 1920,
les deux classes de l'Ecole de Filles fonctionnèrent dans les salles dites "Cabinet du Maire" et
"Secrétariat". Un logement réservé à une institutrice occupait le local "Concierge" du rez-de-
chaussée, et une chambre prélevée sur le logement du juge au premier étage.
Au cours des années 1930, les services du secrétariat de mairie "descendirent" dans les anciens
locaux de la Justice de Paix laissés vacants, à l'exception de la salle d'audience. L'appartement des
juges fut attribué au dernier greffier qui était aussi secrétaire de mairie, M. Henri Peloux, parti à la
retraite en 1949.
Désormais réservé aux secrétaires de mairie, il servit aussi d'asile provisoire à la Perception, puis à
la Poste, pendant que s'effectuaient, en face, avenue Albin Davin, d'importants travaux
d'aménagement du bâtiment communal qui leur était destiné.
Bien d'autres services trouvèrent encore leur place à ce premier étage, en particulier, les services
sociaux avec l'assistante sociale et consultation des nourrissons, jusqu'aux années 1970.