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LA BARAQUE DES CANTONNIERS ENFIN RENOVEE
Il y a quelques années, la page de garde du Bulletin municipal comportait la photo de la
baraque des cantonniers couverte de neige. C'était un cliché magnifique.
Mais lorsque la neige fut fondue, on s'aperçut qu'il n'y avait plus de toit, et que les planches
pourries et les tuiles avaient passé à travers les chevrons constitués de simples branches
coupées dans la forêt.
Les Amis du Vieux Marsanne pensèrent alors que l'on pouvait reconstruire et sauver de l'oubli
et de la ruine ce petit bâtiment qui fait aussi partie du patrimoine marsannais.
Il fut construit certainement à la fin des années 1800 par ces cantonniers qui n'avaient rien
pour se mettre à l'abri lorsqu'ils prenaient leurs repas de midi.
C'est en effet la seule construction qui existe entre Marsanne et les Grands Rigauds, sur le
chemin départemental devenu depuis Route départementale.
A cette époque, chaque ouvrier avait une portion de route à entretenir. Cette portion portait le
nom de "canton" d'où provient le nom de "cantonnier".
Si cet abri appartient à la DDE, il est toutefois érigé sur un terrain communal.
Lorsque nous avons décidé de reconstruire cette baraque, il a fallu demander l'autorisation de
la DDE. Comme souvent, les choses sont allées lentement, et nous avons obtenu cette
autorisation à la fin de l'année dernière.
Nous avons finalement entrepris les travaux au début de cette année, grâce aux mêmes fidèles
bénévoles.
Après avoir nettoyé l'intérieur et les abords, nous nous sommes rendu compte que les murs
s'effritaient sérieusement et qu'une partie d'un mur s'était écroulé.
Pour y remédier, nous avons construit sur le sommet des murs une arase en béton armé et,
patiemment, l'un d'entre nous a reconstitué pierre par pierre le mur écroulé.
La poutre servant de linteau, les chevrons et quelques tuiles employés sont des matériaux de
récupération en excellent état. Finalement, nous n'avons acheté que le ciment, quelques tuiles
et le gravier, ce qui représente une modique somme au regard de cette reconstruction.
L'ancien garde-forestier, heureux de voir cette baraque sauvée de la ruine, est venu
badigeonner les chevrons et le linteau avec un produit d'entretien, et l'actuel a sculpté une
magnifique plaque qui est apposée sur le mur, à proximité de l'entrée.
Je pense, au vu des commentaires que nous avons entendus, et de l'aide que l'ancien et l'actuel
agents de l'ONF nous ont apportée, que cette réhabilitation a fait l'unanimité, ce qui nous a fait
particulièrement plaisir.
Il faut maintenant souhaiter que cette baraque ne soit pas dégradée par des vandales afin que
tous ceux qui en auront envie puissent y entrer, se mettre à l'abri, ou y "casser la croûte".
Marcel MARY