Page 433 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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LES MYSTERES DU CHATEAU


                   Tout en haut du vieux village de Marsanne, des ruines importantes, abandonnées depuis
            des siècles, occupent le "Mont des Ayes ; Garenne seigneuriale" ainsi nommé sur un plan de
            1593, sans doute le plus ancien document en notre possession.

                   Envahi par des broussailles impénétrables, ce site intrigue de nombreux membres de
            l'association des "Amis du Vieux Marsanne" qui décident, il y a un peu plus d'un an, de s'attaquer
            au débroussaillement des lieux.

                   Avec enthousiasme et détermination, ils se retrouvent avec tronçonneuses,
            débroussailleuses, sécateurs, fourches et autres instruments contondants pour accéder aux ruines,
            avec l'espoir d'arracher quelques uns de leurs secrets et peut-être un jour permettre à des visiteurs
            d'emprunter un circuit de découverte, une fois le site sécurisé.

                   Le premier accès a été réalisé entre l'église Saint-Félix et le château féodal construit entre
            le Xe et le XIe siècles. Dans tout ce fatras de broussailles, nous trouvons des genêts, des ronces,
            des églantiers, des buis, des lauriers-tins, des aubépines, des lierres, des épines noires, des
            pruniers et pommiers sauvages, etc. Afin de se débarrasser de tous ces abattis, des feux d'enfer
            ont vite fait de réduire en cendre tous ces végétaux. Ensuite, l'intérieur du château féodal, du
            donjon et de leurs abords sont à leur tour nettoyés.

                   Nous découvrons alors les trois côtés des murs du château qui restent encore debout, le
            quatrième côté sud ayant disparu. Cette grande salle qui comportait sans doute deux ou trois
            niveaux, fait extérieurement 22 m x 12 m, les murs faisant entre 1 m et 1,50 m d'épaisseur suivant
            la hauteur.

                   Dans ces murs, nous découvrons des trous carrés de 20 cm x 20 cm traversant ces
            derniers, parfaitement alignés et symétriques, sans doute s'agit-il des emplacements des poutres
            supportant les planchers intermédiaires et peut-être un chemin de ronde extérieur en
            encorbellement (ceci n'est qu'une hypothèse ne reposant sur aucune certitude architecturale ).

                   Plus surprenant encore, un trou de mêmes dimensions passe dans l'axe du mur côté est,
            sur toute sa longueur. Si quelque lecteur averti peut nous fournir une explication sur ce détail de
            construction, nous sommes preneurs.

                   Ayant dégagé quelques pierres et gravats divers, nous avons atteint le sol d'origine du rez-
            de-chaussée, constitué de pierres plates usées par le temps, sans doute taillées à même le rocher.
            Pour mettre à jour l'ensemble de ce dallage, il reste environ  200 m3 de pierres à évacuer (avis
            aux amateurs de travaux forcés...!)

                   Emportés par notre élan, nous avons débroussaillé jusqu'au pied du rempart appelé "Mur
            de la Montagne", sur une surface d'environ 2 500 m², découvrant au fur et à mesure une vue
            magnifique sur la plaine de la Valdaine.

                   Sans doute, pour extraire les pierres nécessaires à la construction, les maçons de l'époque
            ont-ils taillé, à la verticale, des barres rocheuses de 1 m à 1,50 m de haut  qui sont maintenant
            visibles du bas du village. Une dernière barre rocheuse reste à débroussailler, celle-ci faisant près
            de 3 m de haut. Les plateformes ainsi créées servaient-elles à faire des plantations ou à créer un
            ultime rempart contre d'éventuels agresseurs ?
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