BÉRENGER (Marcellin-René)



BÉRENGER (Marcellin-René{92}), magistrat et homme politique, né à Valence le 1er avril 1744, étudia le droit en l'université de sa ville natale, puis se fit avocat et, pourvu dès 1772 de la charge de procureur du roi en l'élection de la même ville, il l'occupait, conséquemment depuis seize ans au moins, lorsqu'il fut élu député du tiers état de Valence aux fameux Etats de Romans, le 25 novembre 1788. Cinq semaines après (2 janvier 1789), ces Etats l'élisaient, au premier tour de scrutin, député du Dauphiné aux Etats généraux du royaume, et si, dans cette dernière assemblée, devenue aussitôt l'Assemblée constituante, il ne monta guère à la tribune que pour protester contre l'insertion de son nom sur la liste des députés qui s'étaient prononcés en faveur des ministres, le 20 décembre 1790, il rendit, en revanche, de véritables services dans les comités et surtout dans le Comité des finances, d'autant plus qu'il avait acquis dans l'exercice de ses fonctions de procureur du roi une connaissance pratique de tout ce qui se rapportait alors à la grave question des impôts ; car il ne faut pas oublier que les élections étaient des tribunaux administratifs ayant pour principale mission de se prononcer sur les différends relatifs à l'impôt.
Indépendamment de cela, M.-R. Bérenger se tint toujours en communication avec les Valentinois, ses compatriotes, ainsi que le prouvent les remerciements que le conseil de la ville de Valence lui vota le 22 juillet 1789, en reconnaissance de ce qu'il tenait les habitants exactement renseignés sur les événements de Paris et de Versailles. Et l'on ne saurait, du reste, avoir un meilleur témoignage de la popularité dont il jouissait dans cette ville, qu'une Délibération des citoyens de toutes les classes de la ville de Valence (S.l.n.d. in-8º de 8 p. p.), adressée le 29 octobre 1789 à l'Assemblée nationale, dans laquelle il est dit que les délibérants adhèrent au péril de leur vie et de leurs biens à tous les décrets de cette Assemblée et louent la conduite de M. Bérenger, leur député. Aussi fut-il élu, quoique absent, juge au tribunal du district de Valence, charge dans laquelle il fut installé le 15 novembre 1790, mais qu'il ne remplit, en réalité, qu'après la dissolution de l'Assemblée nationale (30 septembre 1791) ; et, cinq ans après, l'Assemblée électorale de la Drôme l'appela-t-elle à présider le tribunal criminel du département, en lui témoignant par la bouche de son président, que c'était " une dette qu'elle acquittait ainsi et la récompense bien méritée de ses travaux et de ses peines. " Enfin, le tribunal d'appel de Grenoble ayant été institué en 1801, il est un des quatre magistrats de la Drôme qui furent alors désignés pour en faire partie, tout en restant président du tribunal criminel du département. Seulement, comme il fut ensuite destitué de cette présidence, pour avoir refusé d'exécuter des ordres arbitraires, affirmant alors, une fois de plus, l'indépendance de son caractère, il abandonna de lui-même, en 1806, son siège au tribunal d'appel, pour redevenir simple avocat à Valence, où il mourut le 2 mai 1822.
ICONOGRAPHIE. - La Biblioth. Nat. a deux portraits au crayon de Marcellin-René Bérenger, par Labadye, l'un in-8º, l'autre in-4º.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Notice biographique sur feu M. Bérenger, avocat, ancien député à l'Assemblée constituante, par Duvaure. S.l.n.d., mais Valence, Montal, 1822, in-8º de 4 pp.
#Biogr. Dauph., i, 106. - Etat civil. - Arch. mun. de Valence, BB., 31, 53. - Réimpr. du Moniteur, vi, 217. - Rochas, Mém. d'un bourg., i. - Procésverbal de l'ass. élec. de l'an IV, 23. - Ed. Maignien, Bibliog. Révol. en Dauph., i, 204.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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