CHASTET (François)



CHASTET (François)), orateur populaire, né à Saillans, le 18 juillet 1827, et décédé dans le même lieu, le 1er mars 1896, était un petit cultivateur, très peu lettré, qui, s'étant jeté de bonne heure dans la politique, mit au service des opinions républicaines les plus avancées une éloquence tout à la fois fruste, primesautière et fougueuse ; ce qui le mit dans la nécessité de se cacher lors du coup d'Etat de décembre 1851, pour éviter une arrestation, et lui valut d'être condamné à six mois de prison, au 16 mai 1877. Partisan d'un socialisme agricole, il était en relations avec plusieurs personnalités fort en vue du monde politique, notamment avec Félix Pyat, qui ne manquait pas d'envoyer toutes ses publications à son " vieux contemporain François Chastet, barbe blanche mais cœur rouge " ; et, délégué de ses compatriotes à tous les {179}congrès républicains, il influa parfois très nettement sur leurs résolutions. Quant à ses discours, tour à tour français et patois et toujours prononcés d'une voix vibrante, ils impressionnaient tellement ses auditeurs, que les Cigaliers, qui se rendaient alors à Die pour l'inauguration du buste de la comtesse de cette ville, ayant été complimentés par lui, à leur passage à Saillans, le 10 août 1888, Henry Fouquier, l'un d'entre eux, disait de notre Saillantais, le lendemain, dans un journal : " C'est un vigneron très pauvre qui mène son pays par l'éloquence, comme autrefois Périclès à Athènes " ; et que Chastet étant allé à Paris, l'année suivante, pour l'exposition universelle, les Cigaliers et Félibres parisiens l'acclamèrent leur collègue. Après quoi, Albert Tournier, qui devait lui consacrer, sept ans plus tard, un article nécrologique accompagné d'un portrait en pied par Eug. Cartier, dans Lou Viro-Souleù, gazette du Félibrige de Paris (nº de mars 1896), célébra Chastet dans un article intitulé : A propos d'Elections : Un Paysan orateur : Le Citoyen Chastet, que publia la Nouv. Revue internationale (7 octobre 1889). Cette revue donna, du reste, au mois de juin 1891, un récit du voyage de l'orateur saillantais à Paris, rédigé sur les propres notes de ce dernier et portant pour titre : Le Paris de 1889, notes d'un Paysan Dauphinois.
#Notes de M. Maurice Faure. - Journ. de Valence et Le Dauphiné.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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