DIGONNET (Antoine)



DIGONNET (Antoine)), général que Rochas fait naître à Cobonne, le 23 janvier 1763, sur la foi d'une note officieuse, de laquelle il résulterait, en outre, qu'il étudiait la médecine à {255}Montpellier, lorsqu'il entra en 1777 (Rochas dit 1779) dans l'armée en qualité d'aide chirurgien, était en réalité de Crest où son aïeul, Pierre Digonnet, de Montpont en Périgord, s'établit à la suite de son mariage avec Marguerite Jobert, le 20 juin 1699, et où il naquit, le 17 janvier 1762, suivant sa propre déclaration, le 20 janvier 1763, suivant son brevet de général de brigade, étant le plus jeune des enfants de Joseph Digonnet, chirurgien, et d'Anne Bouvat. Pour ce qui est de son entrée dans l'armée en qualité d'aide chirurgien, ses états de service n'en disent mot, le donnant tout simplement comme soldat au régiment de Dauphiné en 1779, date à laquelle il n'avait, du reste, que 16 ans au plus. Enfin, soldat, Digonnet fit à ce titre la campagne d'Amérique et fut blessé au siège d'Yorktown (octobre 1781), ce qui lui valut d'être fait sergent-major des grenadiers de l'Ile-de-France, après sa rentrée dans la mère patrie. Devenu ensuite lieutenant adjudant-major au 2e bataillon des Landes (23 septembre 1792), qui faisait partie de l'armée des Pyrénées-Orientales, il combattit vaillamment sous les généraux Servan, Delbecq, Déprescassier, Muller et Moncey, gagnant, pour ainsi dire, chaque jour un grade, si bien qu'au bout de sept mois (1er mai 1793), il était commandant du 4e bataillon des Landes, et que, s'étant après distingué encore en maintes rencontres, notamment à Altobiscar et dans la journée du 17 pluviôse an II, où il fut blessé d'un coup de feu au bras droit, il reçut les épaulettes de général de brigade, le 25 germinal suivant (14 avril 1794).
Général, Digonnet continua à faire partie de l'armée des Pyrénées-Orientales, dont il dirigeait l'avant-garde lorsqu'elle entra dans la vallée de Bastan, le 6 thermidor, et dont il commandait la colonne de gauche au combat de Jeursun ou Yrursum, le 18 messidor an III. Envoyé en Vendée, après la signature du traité de paix avec l'Espagne (4 thermidor an III), il y fit les campagnes de l'an III et de l'an IV, au cours desquelles il infligea à Charette, près de Saint-Fulgent, un échec qui entraîna la prise de ce chef de l'insurrection, et battit également Stofflet, qui ne tarda pas à être pris à son tour. Puis, ayant été chargé du commandement des districts d'Avranches, de Vire, de Mortain et de Domfront, il se conduisit encore là de telle sorte, que Hoche fit le plus grand éloge de lui en rendant compte de la pacification des départements de l'Ouest au Directoire, qui lui décerna un sabre d'honneur. Pendant les ans V et VI, il commanda les départements de la Charente-Inférieure et des Deux-Sèvres et, en l'an VIII, il contribua puissamment à la défaite des Chouans de Bourmont dans la Sarthe et la Mayenne, en leur reprenant, en brumaire, l'artillerie dont ils s'étaient emparés au Mans. Appelé ensuite à l'armée du Rhin, commandée par Moreau, il prit part aux batailles d'Engen et de Mœskirch (13 et 15 floréal an VIII) et au combat de Biberac (19 floréal) ; après quoi, sa brigade, qui faisait partie de la division La Poype, ayant été comprise dans l'armée qui devait envahir l'Italie par le Saint-Gothard, il se trouva à l'avant-garde à ce moment-là. En l'an IX, il contribua, sous les ordres de Brune, à chasser les Autrichiens de la Valteline et du comté de Bormio ; se signala au passage du Mincio, le 4 nivôse, et, enfin, neuf jours plus tard, il accomplit son plus grand fait d'armes. Après s'être emparé, par un coup d'audace, du col de la Giumella, " position vraiment étonnante par son escarpement " et défendue par 800 Tyroliens, il franchit les défilés de ce nom et entra dans Riva, ouvrant ainsi le passage à l'armée dont il faisait partie et qui était, le surlendemain, devant Trente.
Décoré de la Légion d'honneur, le 23 vendémiaire an XII, le général Digonnet fut promu commandant de cet ordre, le 25 prairial suivant, puis nommé commandeur de l'ordre des DeuxSiciles, en récompense de ses services en Italie. Envoyé ensuite en Allema{256}gne, il y servit jusqu'en 1810, date à laquelle il abandonna le service militaire pour se retirer à Modène, où il mourut le 17 mars de l'année suivante.
Il y a de ce général un buste par Canova.
ICONOGRAPHIE. - Grav. sur cuivre in-4º, dans un cadre de 0,093/0,134. Vue des défilés de la Giumella, dans lesquels Digonnet se trouve à cheval de 3/4 à G. Terminée par Robert Soquin. Au-dessous : A. Digonnet, général de brigade, né à Crest, dép. de la Drôme, le 23 février 1763, et dix-huit lignes de biographie. Cette grav. fait partie des Fastes de la Nat. franç., par Ternisien d'Haudricourt.
#Biogr. Dauph., i, 317. - Etat civil de Crest. - Statistique personnelle de la Drôme, mss. - Arch. du min. de la guerre. - Fastes de la Lég. d'hon. - Stat. de la Drôme, 474. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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