DORNE (Antoine de)



DORNE (Antoine de)), professeur de droit en l'université de Valence, appartenait à une famille de Provence ou du Comtat remontant à Bernardin de Dorne, jurisconsulte, de qui la bibliothèque de Valence a un manuscrit sur vélin, renfermant différents traités de droit civil et canonique, et un : De libellis.
Il était, selon toute vraisemblance, le fils d'Humbert ou Imbert de Dorne, autre jurisconsulte, habitant Valence en 1480 et 1490, et ayant embrassé, à son tour, la carrière de l'enseignement du droit, il fut pourvu, en 1520, d'une chaire en l'université de sa ville natale, où il fut le digne collègue de Décius, d'Antoine Rossi et d'autres savants professeurs. Non content de cela, il joua encore un rôle important dans les affaires municipales, fut notamment chargé de haranguer le roi François Ier à ses passages à Valence, en 1516 et en 1533, enfin remplit différentes missions dans l'intérêt de ses concitoyens, qui lui témoignèrent, du reste, leur reconnaissance, en lui faisant " chaque année des présents et des gratifications considérables. Ce qui n'excitoit pas contre luy l'envie de ses collègues, qui reveroient sa capacité et sa vertu ", dit Chorier (Hist. gén., II, 540). Et ce sont probablement ces " gratifications considérables " qui lui permirent de faire construire un bel hôtel, dans le style de la Renaissance, connu à Valence sous le nom de Maison des Têtes. Mais une bien plus grande preuve encore de la place qu'Antoine de Dorne occupa parmi les Valentinois, ses concitoyens, est la délibération que le conseil de ville prit, le 10 janvier 1550 (1551), à l'occasion de sa mort. " Sur l'honneur que l'on a à fere à l'enterrement de M. Antoine de Dorne, accesseur de la ville, a esté conclud, - y est-il dit, - que M. le Consul, aux despans de la Ville, fasse fere quatre torches de cyre avec quatre armoyries de Valence, que seront portées, audit enterrement, par les deux consuls des masterraulx (artisans) et laboureurs, et que MM. les deux grands Consuls (ceux de la noblesse et de la bourgeoisie), alhent tenant le drap qui sera mis sur le corps, aux lieux honorables à eux deux. "
Ce professeur, de qui Etienne Bertrand parle avec estime dans ses Conseils et dont les manuscrits étaient, cent ans plus tard, aux mains d'Antoine de Marville, un de ses successeurs dans la {259}chaire de droit, laissa entre autres enfants, trois fils : 1º Jean de Dorne, qui hérita de la Maison des Têtes et qui, choisi par le conseil de ville pour " faire la lecture de feu son père " sur la demande du recteur de l'Université, fut en outre chargé, le 17 février 1551, de traduire en français les libertés de la ville de Valence, et disputa, en 1555, la première chaire au célèbre Govéa ; 2º François, qui fut pourvu d'une charge de conseiller au parlement de Grenoble, créée pour lui, le 15 novembre 1553, en prit possession le 19 janvier 1554, et l'occupa jusqu'à sa mort, arrivée dix ans plus tard ; 3º Pierre de Dorne, qui, devenu à son tour professeur de droit en l'université de Valence, en était doyen en 1594, date à laquelle sa noblesse lui ayant été contestée, il obtint, au dire de Chorier, tout ce qu'il " pouvoit prétendre pour la noblesse de sa famille et pour l'exemption de ses fonds. " Les armoiries des Dorne étaient : d'argent au chevron de gueules, au chef d'azur avec un lambel à trois pendants. Devise : Facta factis adornat.
#Biogr. Dauph., i, 326. - Arch. mun. de Valence, BB, 5. - Arch. Drôme, D. - Berriat-Saint-Prix, Hist. du droit rom, 414. - Chorier, Est. pol., iii, et Hist. gén., ii, 540.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

DOCHIER (Jean-Baptiste).htm <-- Retour à l'index --> DOURILLE (Jean-Joseph-Isidore).htm